jeudi 26 avril 2012

VISAGES D'UNE REUSSITE / FACES OF SUCCESS - Young Women in Vietnam Today


ANGLOPHONES, Please scroll down ...



Do Thi My a 12 ans / Do Thy My at 12

          La petite Do Thi My - dont le nom signifie "la tres douce" - avait besoin d'un vrai coup de main.  Ainee d'une fratrie de trois, elle avait perdu son pere lorqu'elle avait 10 ans.  Sa mere, veuve, faisait de son mieux pour subvenir aux besoins de ses 3 filles et de sa propre mere.  Le seul emploi qu'elle avait pu trouver - vendeuse de babioles aux quelques touristes de passage - etait a la frontiere du Laos, dans les montagnes, a 3 heures de chez elle. Cent candidats a l'obtention d'une bourse d'etudes - parmi de nombreux jeunes tres defavorises -  ont ete choisis par les "Oncles" Hieu va Thuong - les travailleurs sociaux les plus experimentes de la region de Hue.  Do Thi My en faisait partie...

          L'enseignement primaire est capital mais, pour EW, maintenir les enfants a l'ecole l'est egalement.  C'est pourquoi, avec comme seule arme une ancienne photo d'ecole de Do Thi My a son entree en 6e, l'equipe avait a coeur de la retrouver apres 10 ans pour savoir ce qu'elle etait devenue.  Son histoire confirme qu'il n'y a guere de meilleure politique a mener que de s'investir dans le soutien des enfants.

My et "Oncle" Nam - assistant social qui a retrouve sa trace /
My and Uncle Nam - a social worker - who found My for the EW team
          La maman de My continue a travailler comme vendeuse a la frontiere du Laos avec des horaires inhumains.  My, a 22 ans, est ainsi pratiquement chef de famille.  Apres avoir obtenu le bac, elle a fini ses etudes a l'IUFM.  Elle est maintenant institutrice.  Son salaire de debutante est maigre - environ 800,000 dongs par mois ($40) - mais cela lui permet de subvenir aux besoins de sa grand-mere de 87 ans et de contribuer aux frais de scolarite de ses deux soeurs.  (Hoa, 20 ans, est aussi etudiante a l'IUFM et Cam Ly, 18 ans, est en Terminale et veut se specialiser en anglais). 


Pagode dans le village ou habite My / My's village - Temple roof-line
               Les 3 soeurs ont invite l'equipe EW chez elles, dans leur village de Trieu Son Nam.  Nous y avons partage un repas de tofou et de legumes et des tranches de pasteque.  Ce matin-la il y avait une coupure de courant... Aucune ventilation donc et la grand-mere en souffrait... La maison elle-meme est situee pres d'une riviere et est inondee tous les ans - l'eau peut arriver a mi-mollet.   Les trois filles partagent une petite chambre - vide, a part les nattes sur lesquelles elles dorment et le "dan tranh" de My (un sitar vietnamien a 17 cordes).  La grand-mere - qui perd la memoire - ne beneficie d'aucune retraite et necessite une attention quasi constante.

 

My (g) et ses 2 soeurs, Hoa et Cam Ly /
My (on the left) and her 2 sisters, Hoa and Cam Ly

              Et malgre toutes ces difficultes, My et ses soeurs respirent la gaiete et l'optimisme.  My nous montre sa page facebook avec les photos de ses ecoliers lors des festivites de Tet.  Elle nous fait part de ses impressions ("les Occidentaux sont tres aimables", selon elle, "et ouverts"...), de ses joies - la musique, son travail et la visite mensuelle de son petit ami, Hoang, etudiant en informatique a l'Universite de Da Nang.  Et de ses reves - dont beaucoup se sont deja realises.  10$ par mois peuvent changer une vie...


DUONG Phuc
          L'histoire de Phuc a ete egalement marquee par de grands defis et de grands espoirs.  Sa mere, Tam, vivait avec son mari et sa famille a lui, mais celui-ci est parti, laissant Tam et ses 3 filles sans moyens pour subvenir a leurs besoins.  Le pere de Tam lui a cede une petite maison mais tout le mobilier a ete enleve par les anciens beaux-freres de Tam...  

          Depuis lors, Tam s'est debrouillee pour assurer le minimum en travaillant comme conditionneuse de batons d'encens.  Elle les achete en gros et passe des heures, accroupie sous l'auvent, a les compter, les mettre en paquets pour la vente au detail - 2$ de profit net par jour. 

Phuc (g) avec ses soeurs et sa mere a la maison /
Phuc (left) with her 2 sisters and her mother - at home
           Quand elle parle de sa mere, Phuc rayonne d'admiration.  "Elle est un modele pour nous toutes.  Elle est aimante et nous donne a la fois une ligne de conduite tout en nous laissant notre liberte".  Les regles de Tam sont toujours respectees par Phuc, 25 ans, et ses soeurs, agees de 21 et 23 ans.  Toutes les 3 doivent dire ou elles vont, laisser un numero de telephone et etre de retour avant 21h.  Elles doivent toujours etre respectueuses envers les aines.


La cuisine de la famille de Phuc / The kitchen at Phuc's family home

          Phuc travaille dur et a reussi tous ses examens d'anglais.  (Elle passait des heures a lire des livres a haute voix pour ameliorer son accent).  Sa soeur, "Ty" - qui a commence le piano il y a 2 ans et joue avec beaucoup de talent - est prof de chimie.  Elle espere reprendre ses etudes superieures pour pouvoir faire de la recherche.  "Na", tout juste 21 ans, est toujours en fac ou elle etudie le Japonais, mais elle donne des cours particuliers pour gagner un peu d'argent.

          "Je crois que nous avons toutes le sens du travail", nous dit Phuc.  Lors de la visite de l'equipe EW, Tam preparait ses paquets d'encens a la vitesse de l'eclair.  Phuc preparait ses cours d'anglais - 23 heures par semaine. Elle travaillait sur des questions de comprehension pour accompagner une bande audio qui traitait d'un PDG lors d'une conference a Chicago... Phuc, par ailleurs, sert de traductrice/interprete.  Quant a Ty, elle donnait un cours particulier a un jeune garcon apres sa propre journee de travail, tandis que Na etait plongee dans ses devoirs de japonais, tout en fredonnant des airs de musique pop americaine qu'elle ecoutait a la radio.  Toutes les trois, encore a la maison, se levent tot pour aider Tam dans son travail.

Na fait ses devoirs / Na studying on the porch


          Phuc, tout comme Do Thi My, a connu un chemin difficile.  Elle peut etre fiere d'avoir tant accompli malgre des circonstances defavorables (et meme si elle a beneficie d'un certain soutien). Et, tout comme Do Thi My, elle a un petit ami adorable, etudiant en informatique. Leur reve ? Ouvrir une maison pour enfants abandonnes.

          EW souhaite a ces remarquables jeunes femmes - ainsi qu'a Tho, Nghia, Nham et les autres boursiers - un tres bel avenir.



Cliquez sur la video / Click on the video

(NB - Pensez a regarder plus loin pour d'autres photos !)

English-Language version :


3 des 100+ boursiers actuels - Tho, Nghia et Nham - avec "Oncle" Dinh /
 Current scholarship Beneficiaries - Tho, Nghia and Nhan - with "Uncle" Dinh

          Do thi My - whose name means "the very gentle one" - was a little girl who desperately needed a helping hand.  The oldest of 3 daughters, she lost her father when she was only 10.  Her widowed mother was trying to care for her girls, as well as her own mother, with the only job she could find - selling trinkets to the odd tourist at the Vietnamese border crossing into Laos, up in the mountains, 3 hours away from home.  The Hieu va Thuong "Uncles" - the most experienced social workers in charge of screening - singled Do Thi My out as one of the hundred + recipients for an ongoing scholarship : some 10$ a month to help with basic food needs and school fees.


My aujourd'hui / Do Thi My today

           Primary education is a must, but keeping kids in school is also of vital importance to EW.  So, armed with nothing more than an old school photo of Do Thi My upon her entry into 6th grade, the EW team was very eager to track her down.  Ten years down the line, hers is a story confirming that there is no better human "investment" than caring for kids.

La soeur cadette de My - Cam Ly
My's younger sister - Cam Ly (age 18)


          Do Thi My's mother is still spending super-human hours working as a vendor, so My herself, at 22, has become the virtual head-of-household.  After having completed secondary school and a recent degree in education, she is now an elementary-school teacher.  Her starting salary is meager - about 800,000 dongs ($40) - but this allows her to continue supporting her 87-year-old grandma and helps put her two younger sisters through school.  (Hoa, at 20, is also studying at the College of Education and Cam Ly, a 12th-grader, hopes to major in English).

La chambre des 3 soeurs / The 3 girls' bedroom
         The girls invited the EW team to their village of Trieu Son Nam, 10 kilometers outside Hue, for a simple meal of tofu and vegetables, followed by slices of watermelon.  The power was out that morning... The house itself, near the river, is flooded every year up to mid-calf.  The 3 girls share a small room where there is no other furniture than bedrolls stacked up in the corner and than My's "dan tranh" (a 17-string Vietnamese sitar). The grandma, who has lost her memory and who has no retirement income, needs ongoing care.         

La soeur de My, Hoa ("Fleur") /
My's sister, Hoa (which means "Flower")

Le repas de midi prepare par Hoa /
The lunch prepared by Hoa for EW


          Yet, despite all these challenges, My and her sisters are full of optimism.  My shared her facebook page with pictures of her school children performing for Tet New Year festivities.  And she shared her impressions (Westerners are "friendly and open-minded"...) and her joys - music, her work and the once-a-month visit from her boyfriend, Hoang, who is a computer-programming major from Da Nang.  And shared her dreams - many of which have already come true - for only 10$ a month...


Le lit de la grand-mere (avec moustiquaire) - dans le salon /
Grandma's bed in the livingroom, with mosquito netting


Grand-mere de My / My's grandma

          Phuc's story is also one of difficult challenges and great promise.  Her mother, Tam, was living with her husband and his extended family.  Phuc's father ran off, leaving Tam and all three daughters with no means of support when Phuc was still small. Tam's own father provided the family with modest living quarters but Tam's former brothers-in-law were mean-spirited enough to come back and makd off with all the furniture...

          Ever since, Tam has eeked out a living packaging incense.  She buys in bulk and spends hours squatting on the porch counting the sticks into bundles and then wrapping these up for resale - all of $2 net profits per day. 


DUONG Phuc

          Phuc glows with pride when discussing her mother.  "She is an inspiration to us.  She is loving and gives guidance but also freedom". Tam's rules are still observed by Phuc and her sisters - ages 21 to 25.  All must say where they're going and leave a phone number, be back by 9 pm. and always show proper deference to elders.

          Phuc worked hard, passed all her exams in English.  (She used to read books aloud to herself so as to improve her accent and intonation).  Her sister, "Ty" - who just picked up the piano 2 years ago and who plays with talent and nuance - is a teacher of chemistry.  She hopes to go on to graduate school and thus move on to a research position. "Na", at just 21, is still in school.  She is a Japanese major but also gives language tutorials on the side.
         
La soeur de Phuc, dite "Ty", prof de chimie sur le point de partir au travail /
Phuc's sister - "Ty", Teacher of Chemistry on her way to work

          "I think we all like to work", indicated Phuc.  When the EW team visited, Tam was preparing her incense bundles with lightning speed.  Phuc was preparing comprehension questions about an audio tape of a CEO at a business conference in Chicago for her classes in English - 23 hours per week.  She also sides as a translator/interpreter.  Ty was tutoring a young boy after her workday ; Na was poring over her Japanese homework while humming along to some US. pop music on the radio.  All 3 girls, still at home, are up early to help Tam with her packaging. 

La mere de Phuc, "Tam", qui conditionne des batons d'encens pour 2$ par jour /
Phuc's mother, "Tam", a piece-worker who makes bundles of incense for 2$ a day
          Phuc, like Do Thi My, has had a difficult path to success, but she can be rightfully proud to have accomplished so much despite less-than-favorable circumstances and with only a small hand up.  And like My, she has a very sweet boyfriend specializing in computer engineering.  Their dream ? To open up a home for abandoned children.

          EW wishes all these strong young women - as well as the current crop of scholarship beneficiaries like Tho, Nghia and Nhan - all the very best for the future.


vendredi 20 avril 2012

Nourritures Terrestres / Food, Glorious Food ...!


                                     
Cliquez sur la video - Marche central de Phnom Penh /
Click on the video here - Central Market, Phnom Penh

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Cuisine exterieure - Restaurant "La Table de Saigon" /
Sidewalk Kitchen - Alley in Ho Chi Minh City

"LOST IN TRANSLATION" ? - EXTRAITS DE MENUS - VIETNAM ET CAMBODGE (*):

- Centaines de Couches de Boyaux
- Bulle de Haricot
- Chrysanthemes en Guirlande
- Convolvulus d'Eau
- Salade d'Intestins Epais avec Toit de Lotus
- Chevre Frite sur Metal
- Boeuf au Parfum de Fourmis
- Melange de Panses de Boeuf, Parfume a la Banane
- Soupe a base de Cuistots, avec Ananas et Crevettes
- Crabe a l'Arbre de Tamarin Torrefie
- Receptacle de Bols de Thon

Restaurant de rue - Saigon / Sidewalk Eaterie in Ho Chi Minh City

          Etant donne la barriere de la langue pour l'equipe EW, il n'est pas toujours facile de savoir ce que l'on mange, au juste...  Anguilles, grenouilles, ou de petites coques aux piments forts ?  Tout cela va bien, pourvu que l'on evite le "thit cho" - viande de chien (bien que celle-ci soit plutot reservee aux hommes, vu ses qualites "fortifiantes"...)   

          La cuisine de l'Asie du Sud-Est est, sans aucun doute, tres fine - qu'il s'agisse "d'Amok" (plat de poisson au lait de coco du Camgodge) ou des crepes de Hue - servies avec une sauce de cacahuetes, des legumes et aromates et des tranches de mangue verte.  Mais ou que l'on se trouve sur la planete, la production et la consommation des aliments sont bien plus qu'une affaire gastronomique ; cela souleve de veritables questions politiques. 



"Pese-Chat" - Marche central de Phnom Penh / Cat on Scales - Central Market, Phnom Penh

    
     INJUSTICE ALIMENTAIRE

          Dans les pays occidentaux, nous avons un systeme de subventions importantes - tant pour la production agricole que pour l'exportation vers le Tiers-Monde - meme au risque de voir s'effondrer les marches locaux.  Nous avons la "mal-bouffe" et partout nous subissons les ravages de l'exces - avec des consequences sur la qualite des sols, sur l'environnement (empoisonnement par les engrais chimiques) et sur la sante publique (obesite).  Dans ces domaines, "certains sont plus egaux que d'autres"...


           Les Vietnamiens n'ont pas de probleme de poids.  Bien que la chaine "KFC" ait gagne un peu de terrain dans les grandes villes, la "fast-food" d'ici se decline plutot en termes de bols de "pho" (nouilles, morceaux de viande, legumes et aromates dans un bouillon delicieux) - qui se prepare et se mange en moins de temps qu'un Big Mac, le tout pour moins d'un dollar...  Mais dans les villages recules, l'equipe EW a bien ete temoin de signes de carences alimentaires : enfants de familles pauvres qui doivent se contenter d'une maigre soupe de riz (peu de proteines, absence de produits laitiers...) et personnes ages dans le besoin qui, n'ayant aucune retraite, ne peuvent pas subvenir a leurs besoins  alimentaires de base.


Marche Central / Central Market - Phnom Penh

         UNE POLITIQUE AIMENTAIRE DURABLE...

          En vietnamien, l'expression "prendre un repas" se traduit litteralement par "prendre son riz".  En effet, le pays en est l'un des principaux exportateurs du monde.  Mais ceci n'est pas sans poser de problemes.  Cet aliment de base est tres gourmand en eau (tout comme l'est le mais). A quel niveau pourrait plafonner la production, s'il fallait veritablement respecter les exigences environnementales, etant donne les changements climatiques et l'epuisement des nappes phreatiques ?  (La "revolution verte" en Inde reste un beau contre-exemple - tout ce qu'il ne faut pas faire au nom de la politique alimentaire...)   EW n'a vu nulle trace de pratiques bio ou de compostage ; il semble que les paysans d'ici, tout comme en Occident, restent encore largement attaches a la mono-culture, aux pesticides, aux engrais chimiques et aux OGMs.  L'un des villageois a meme fait cette reflexion : "n'approchez pas trop pres du mais, vous risquez fort d'avoir une eruption de boutons".

Repas de midi / Lunch...

"PENSEZ GLOBAL, MAIS MANGEZ LOCAL" ?
  
          La cuisine francaise merite certainement sa reputation mais, de plus en plus, ses elements constitutifs one une empreinte carbone assez importante : des fraises importees de l'hemisphere sud en plein hiver, des tomates ramenees par camion du sud de l'Espagne, et une partie non negligeable de sa production bio venue de Chine par avion... Se baser sur des pratiques de production alimentaire saines et durables, manger uniquement des produits en saison, et reduire d'une maniere substantielle les distances entre producteur et consommateur - autant de pratiques de plus en plus importantes pour l'avenir.  Le "crabe a l'arbre de tamarin torrefie" de ce soir n'en aura que meilleur gout...


Pensez a regarder plus loin pour d'autres photos !

Fruits exotiques - Musee des Beaux-Arts a HCMV / Exotic Fruit - Museum of Fine Art - HCMC
(*)  Les extraits de menus sont des traductions de traductions...


ENGLISH-LANGUAGE VERSION :

LOST IN TRANSLATION ? Excerpts from menus in Vietnam and Cambodia:

- Hundreds of Layers of Bowels

- Bean Bubble

- Beef with Raw Chicken Egg
- Garland Chysanthemum

- Water Convolvulus

- Salad of Thick Intestines and Roof of Lotus

- Fried Goat on Metal

- Beef with Ant Flavor

- Mixed Beef Stomach with Banana Flavor

- Pineapple-Shrimp Cooking Staff Soup

- Tamarind Tree Torrefaction Crab

- Tuna Bowl Depository...

Poissons seches / Dried Fish - Market in Ho Chi Minh City

          With the language barrier, it hasn't always been easy for us to know exactly what we were eating - eel, frog, hot-chili periwinkles, fine ; but hopefully not "thit cho", or dog-meat (which is usually reserved for men anyway, given its alleged fortifying characteristics).

          South-east Asian cuisine is delicious - from fish coconut "amok" to the shrimp and soy-shoot egg-pancakes served with peanut sauce and a side-dish of leafy vegetables and green mango.  But, across the world, food production and consumption habits are more than mere culinary issues ; these are eminently political questions. 



Une entree au Cambodge / A Cambodian Starter

FOOD INEQUALITY

          In the industrialized West we have price supports, export subsidies that undermine growers in the developing world, fast-food and everywhere the ravages of excess - from depleted soils, chemical-fertilizer poisoning and widespread obesity.  When it comes to calorie intake, some are definitely "more equal than others"...

     Locals here do not have a weight problem.  Although KFC has made some inroads in the cities, "fast-food" here means a sidewalk bowl of "pho" that may be produced and consumed in less time than a Big Mac (noodles, small chunks of chicken or fish, vegetables simmered in a hearty broth, topped with aromatic herbs - all for under a dollar).  In the outlying villages, however, EW has witnessed actual signs of food deprivation : children from poor families eating mostly thin rice gruel (little protein and no dairy products...) and indigent elderly people with no retirement income whatsoever who cannot afford to cover their basic nutitional needs either... 


Etal de fruits - Saigon / Outdoor Fruit Stand - Saigon
FOOD SUSTAINABILITY

          In Vietnamese, to "have a meal" literally translates as "to take one's rice" and the country is one of the leading rice exporters in the world.  But this raises its own questions.  The crop is highly water-intensive (as is corn) and just how much production is actually sustainable, with decreasing or erratic rainfall ?  (India's "green revolution" in many ways serves as an international yardstick against which to measure what not to do).  And EW hasn't seen any trace of organic farming or composting.  Evidently, farmers here, too, rely heavily on monoculture, pesticides, fertilizers and GMOs.  One of them warned : "don't get too close to those stalks of corn - just touching them could make your skin break out in a rash".


Souvent les poissons se vendent encore vivants/
Often fish are sold while they are still alive...

THINK GLOBAL, EAT LOCAL ?

          French cuisine surely has a well-deserved reputation but, more and more often, its base ingredients have a heavy carbon footprint : strawberries flown in from the southern hemisphere in the midst of winter, tomatoes trucked in from southern Spain, and much of its organic production flown in from China...  Relying on healthy and sustainable agricultural practices, eating products only when in season and drastically reducing the distance between producer and consumer are all going to be more and more important in the future.  It makes tonight's "tamarind tree torrefaction crab" taste even better. 

Preparation de nourriture - rue de Phnom Penh /
Outdoor Food Preparation in the Streets of Phnom Penh...

dimanche 15 avril 2012

La communaute ethnique des Van Kieu / The Van Kieu Tribal Community

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          Apres avoir travaille dans le Delta du Mekong et recueilli de precieuses informations au cours d'une visite au Cambodge, l'equipe EW s'est rendue a l'ancienne capitale imperiale du Vietnam, Hue, dans le centre du pays.

          Hue, port d'attache ideal a partir duquel l'equipe a pu visiter des programmes educatifs pour la petite enfance autour de Hue et dans la province voisine de Quang Tri.  5h30 du matin, premieres lueurs de l'aube sur la Riviere des Parfums de Hue.  Un mini-bus avec une douzaine "d'Oncles" - travailleurs sociaux les plus anciens et tres respectes.  Une heure de trajet vers le nord-ouest sur la route nationale jusqu'a Dong Ha ou nous coupons vers l'ouest pour atteindre les montagnes.  Nous passons des forets luxuriantes - parsemees ca et la de villages tribaux - traversons l'ancien site de la bataille de Khe Sanh et atteignons Xi Nuc, a tout juste 8 kms. de la frontiere du Laos.  C'est le coeur de l'ethnie Van Kieu.



Maison a Xi Nuc / House in Xi Nuc Hamlet

        Il y a environ 50 groupes ethniques differents au Vietnam, soit plus de 10% de la population totale du pays (90 millions).  Bien que certains groupes aient joui d'une autonomie relative, celle-ci a ete abolie en 1975, apres la reunification nationale.  Depuis lors, le gourvernement s'est efforce de sedentariser ces populations nomades des montagnes.  Xi Nuc est un ensemble de petites huttes delabrees, abritant plus de 100 foyers - dont un certain pourcentage de vietnamiens.  Le taux d'illetrisme est aussi eleve que l'esperance de vie est faible.  Les jeunes filles peuvent etre mariees des 14 ou 16 ans et beaucoup de familles comptent 5 enfants ou plus.

Jeune maman Van Kieu / Young Van Kieu Mother

          Les Van Kieu continuent a explorer la montagne et echangent ce qu'ils y trouvent (plantes, miel sauvage...) contre du riz vietnamien. (Leurs propres pratiques de l'agriculture se sont revelees desastreuses :  ils brulent des pentes entieres de montage pour y planter leurs futures recoltes.  Ceci provoque, lors de la saison des pluies, une erosion considerable et des glissements de terrain).

         En 2006, un typhon a partiellement detruit l'unique ecole du village.  Mais aujourd'hui un batiment de 2 pieces accueille 40 enfants Van Kieu.  A l'origine, l'ecole etait vietnamienne mais, lorsque les parents ont appris que ce serait une ecole "integree", ils ont retire leurs enfants et les ont envoyes dans une ecole purement vietnamienne, dans un plus grand village non loin de la.  Les deux communautes ont des traditions differentes, des langues differentes, des valeurs differentes.  Ce qu'ils partagent est une certaine mefiance reciproque.

Garcons a Xi Nuc / Boys in Xi Nuc
          Le jour de la visite EW, de nombreux enfants - ages de 2 a 6 ans - etaient a l'ecole.  Mais l'instruction etait en vietnamien.  Aucun enseignant a Xi Nuc ne parle le dialecte local, donc tres peu de communication avec les parents.  Des groupes d'adultes et d'enfants d'age scolaire desoeuvres se promenaient dans le village et regardaient les "Oncles" vietnamiens et les 4 occidentaux presents avec ce qui semblait etre une part egale de curiosite et de reserve. 

          L'atmosphere d'un autre village Van Kieu assez proche, le hameau de Cheng, etait plus festive et plus chaleureuse.  Les femmes qui faisaient secher leurs recoltes de mais et de poivre venaient saluer les visiteurs, et de nombreuses personnes s'etaient rassemblees sous l'auvent d'une hutte pres de l'ecole,  a l'abri du soleil, pour voir ce qui se passait.  Des villageois se penchaient aux fenetres, ouvrant de grands yeux.  Les femmes, vetues de splendides jupes tissees a la main, riaient et prenaient des poses pour l'Oncle Sum et son appareil photo.

Villageois de Cheng a cote de l'ecole primaire /
Cheng Villagers next to Grade School
          Ces differences peuvent s'expliquer.  Cheng possede 3 puits et un petit etang ou l'on peut se baigner et faire la lessive.  Des terres, manifestement plus fertiles, permettent une agriculture de meilleure qualite et les rizieres serpentent a travers le village, telles une riviere verte.  De plus, les hommes peuvent gagner quelques dongs de plus en travaillant comme journaliers sur les plantations de cafe avoisinantes, des proprietaires vietnamiens.


Femme Van Kieu en train de balayer / Van Kieu Woman Sweeping

         Ces deux villages Van Kieu, cependant, nous obligent a nous poser des questions de fond.  La Charte des Nations Unies garantit un droit a l'auto-determination - mais pour qui ? (Pas pour le "peuple corse" en France, par exemple...)  Et quelle pourrait etre l'etendue d'un tel concept ?  Le droit de defendre sa propre langue, sa propre culture ?  (Pensez a la question de l'education bilingue aux USA - qui est loin d'etre reglee...)  Et a partir de quel moment "l'integration ethnique" devient-elle synonyme de genocide culturel ?  (Que l'on reflechisse a la sinofication intensive du Tibet aujourd'hui...)  Et, d'autre part, quels sont les effets de la mondialisation ?  Xi Nuc n'a ni eau courante ni systeme sanitaire mais le village possede plusieurs antennes paraboliques...  Il est vrai que les 42 enfants Van Kieu de Cheng recoivent une education et arrivent meme a prendre un peu de poids - grace au repas quotidien qui leur est fourni a l'ecole (au prix de 25 centimes par jour - 5000 dongs - pour toute la petite ecole.



Hameau de Cheng / Cheng Hamlet

     Fin d'apres-midi.  Un orage eclate au-dessus de l'ancienne Píste Ho Chi Minh.  Une femme du village s'affaire a ranger du bois pour garder les buches au sec.  Un petit garcon Van Kieu, six ans peut-etre, danse et s'eclabousse, tout nu, sous une grosse pluie tiede.  Nous repartons pour la ville, tout en sachant qu'il reste tant de questions socio-economiques, politiques et culturelles auxquelles il n'y a pas de reponses faciles.

Orage au-dessus de Cheng sur la piste Ho Chi Minh 
/ Thunderstorm over the Ho Chi Minh Trail Seen from Cheng Village

NB - pensez a regarder plus loin pour plus de photos !

English-Language Version :

          After work in the Mekong-delta region and an information-gathering side-trip to Cambodia, the EW team made its way to the former imperial capital of Vietnam, Hue, in the central part of the country.  

Terrasse -cuisine - maison a Xi Nuc / Cooking Porch - Xi Nuc House
          This was a logical "base camp" from which to visit many early-childhood education programs - both around Hue and in neighboring Quang Tri province. 5:30 a.m. and dawn was just breaking over Hue's Perfume River.  A mini-van with a half-dozen or so "Uncles" - highly respected elder social workers - had been hired.  An hour northwest on the main highway to the Dong Ha cut-off, we headed straight up into the Annamite mountains...  Past lush forested areas dotted with ethnic villages, past the former battle ground of Khe Sanh, and up to Xi Nuc - just 8 kms. shy of the Laotian border.  The heart of the Van Kieu people.

"Oncle Dinh", Travailleur  Social / "Uncle Dinh", Social Worker
          There are over 50 ethnic groups within Vietnam - well over 10% of the country's total population of 90 million. Some of these peoples enjoyed relative political autonomy up until 1975 (reunification) when this status was rescinded. The government has since made strong efforts to "sedentarize" these wandering mountain peoples.  Xi Nuc is a ramshackle collection of small huts, some 100 households in all - some of them Vietnamese.  The illiteracy rate is as high as the life expectancy is low.  Girls may marry as early as 14 or 16, and many ethnic families count 5 children.  



Femmes Van Kieu  / Van Kieu Women 

     The Van Kieu continue to scour the mountains and barter the products they find there (plants, wild honey...) in exchange for Vietnamese rice.  (Their own "traditional" agricultural practices have proven to be disastrous - this consists of slash-burning a steep hillside to plant a few crops.  During the ensuing wet season, this leads to massive erosion and mudslides).

          A typhoon in 2006 partially destroyed the one school in the village - but there is now a 2-room structure, with 40 Van Kieu children enrolled. Initially, this was a Vietnamese school and when the parents learned that the school was going to be "integrated", they chose to take their offspring out and send them to a Vietnamese-only school in a larger village down the road.  The two communities have different traditions, different languages, different values.  But a common mistrust.


 Enfants de Xi Nuc marchant sous leur parasol /
Kids in Xi Nuc Village Walking Under a Parasol

          The day of EW's visit, there were many Van Kieu kids - toddlers through early primary - in school and learning.  But in Vietnamese.  Not a single teacher in Xi Nuc speaks the local dialect, so there is hardly any communication possible with parents.  Groups of adults and school-aged children were idly wandering outside in the village and they looked at the Vietnamese "Uncles" and the 4 Westerners present with equal parts of curiosity and stand-offish-ness.

         The atmosphere at a second Van Kieu village down the road, Cheng hamlet, seemed more festive and open.  Women - out drying their crops of corn and pepper - came out to greet visitors, and many villagers had assembled beneath a hut next to the school, protected from the sun, to see what was going on.  Kids, hanging out the top windows, oggled.  The women, in the their beautiful hand-woven skirts, giggled and struck poses for Uncle Sum and his camera.




Jeune enfant Van Kieu  /  Van Kieu Child  
          There may be explanations for these differences.  Cheng has no has fewer than three wells and a pond nearby for bathing and washing.  There is some rich bottom-land which provides for more rice.  Whereas Xi Nuc looks parched, Cheng has a wide swath of paddy running like a green river through the middle of the village.  And Cheng men can pick up extra income working as day laborers for the Vietnamese who own the nearby coffee plantations.



Femme de Cheng devant chez elle /
 Woman from Cheng out Drying Pepper

           These two Van Kieu villages, however, force all of us to ask hard questions.  The UN Charter guarantees the right to self-determination - but for whom exactly ?  (Not for Corsicans in France, for example)...  And what might this notion cover ? The right to defend one's own language and culture ? (Think about the continuing acrimonious debate in the US over bilingual education...)  And when would ethnic "integration" become tantamount to cultural genocide ? (Reflect on the intense "sinofication" of Tibet today...) And the effects of the onslaught of globalization ?  Xi Nuc does not have running water or sanitation - but it does have several satellite dishes...  The 42 Van Kieu kids in Cheng hamlet are getting and education and even putting on weight, thanks to a school-lunch program that only costs some 25 cents per day (5000 dongs) for the entire little school.

          Late afternoon and a tropical storm bursts over the former Ho Chi Minh Mountain Trail.  A village woman restacks firewood to keep it dry.  A little Van Kieu boy, maybe age six, dances and splashes, naked, in the fat, warm rain. We all leave back for town, knowing that so many larger socio-economic, political and cultural questions remain unanswered...


 Au-revoir des enfants a l'ecole de Xi Nuc /
Children waving good-bye at the Xi Nuc School

 

mercredi 11 avril 2012

EW sur l'Ile de la Soie / EW on Silk Island

ANGLOPHONES, Please Scroll Down

Cliquez sur la video ci-dessous / Click on the video below :

Fete du village sur l'Ile de la Soie / Village Festival on Silk Island




Palais Royal / Royal Palace - Phnom Penh

          EW a ete invitee par "Esperance Khmere" (EK) a passer 3 jours sur l'Ile de la Soie, afin d'y visiter ses programmes educatifs et de formation.

          Il faut une heure et demie par ferry et par tuk-tuk (mi-rickshaw, mi-scooter) pour arriver au centre de formation EK a l'extreme pointe de l'ile.  Koh Dach est peut-etre ..."le meilleur et le pire des mondes"... C'est a bien des egards un veritable paradis.  Des hameaux paisibles ont pris racine parmi les palmiers et les manguiers, lourds de fruits.  La fenetre du Centre EK donne sur les bords du fleuve, ouvrant sur une vue imprenable. Pas de circulation. Pas de touristes. Pas un son - si ce n'est celui des chants des moines bouddhistes lors d'une fete donnee par un villageois en l'honneur de sa vieille mere et celui des metiers en bois qui resonnent.  Des femmes tissent leurs magnifiques ouvrages, fil par fil, partout dans le village.


tuk-tuk
           Mais visiter l'ile aujourd'hui donne un sentiment de deja vu ; cela revient a revoir les debuts de l'ere industrielle en Angleterre il y a 250 ans. Les tisserands artisanaux ne pouvaient plus concurrencer les produits sortant en masse des premieres usines et ils se sont enlises dans la pauvrete. Ils ont perdu leurs terres et leurs metiers, et ont ete reduits a l'etat de quasi-esclavage par de riches industriels. Une telle situation a cree le debat entre les partisans de Adam Smith et ceux de Karl Marx qui se prolonge aujourd'hui... Koh Dach manque cruellement d'infrastructures.  La moitie de la route principale n'est pas goudronnee et n'est pas pratiquable pendant la saison des pluies. Il n'y a pas de chambres d'hote si bien que cette region magnifique ne profite pas des dollars des touristes et n'a quasiment personne a qui vendre les splendides soieries tissees a la main.


Mme. Lim et la Maison Bleue / Mrs. Lim at the Blue House

          La crise mondiale a frappe de plein fouet les habitants de l'ile et les jeunes filles ne peuvent pas s'offrir des mois d'apprentissage pour un nouveau metier. Il faut bien qu'elles mangent aujourd'hui.  La seule solution pour elles c'est de travailler dans les usines que les Chinois ont installees au sortir de Phnom Penh, ou elles triment 6 jours par semaine pour une bouchee de pain. "Impossible de les rater quand elles vont au travail et en reviennent" nous explique Monsieur Sonna Mam, Directeur d'"Esperance Khmere", "elles sont entassees a l'arriere des camions comme du betail".

Aya et ses eleves / Aya and her pupils

          L'ONG, basee a Neuville, s'efforce de changer cette situation depuis sa creation il y a 7 ans.  Outre ses activites dans le domaine de la sante, l'association a investi 65 000 dollars dans l'immobilier a Koh Dach et possede maintenant 2 maisons qui se font face de part et d'autre d'un petit chemin  de terre, au bout du village.  Ce sont des structures traditionnelles en bois, perchees comme des oiseaux aux longues pattes sur de minces poteaux, afin de laisser s'ecouler les eaux du Mekong en periode de pluie.  (L'annee derniere, le village etait sous 50 centimetres d'eau).  L'equipe EW etait logee dans le dortoir de la toute nouvelle "maison rouge", bons matelas par terre et WC a la turque en-bas. EK va toutefois, dans un avenir proche, ameliorer les conditions materielles d'accueil afin d'offrir plus de confort a ses membres francais en visite sur l'ile.


         L'operation n'avait pas pour but d'etre "rentable" bien qu'une utilisation des batiments toute l'annee en tant que chambres d'hotes pourrait aider a amortir les investissements et a autofinancer les programmes de formation d'EK. Ces batiments sont en ce moment plutot sous-utilises.  


La Maison Bleue - Unite de Couture / Sewing Unit inside the Blue House

          EK organise egalement du tutorat pour des enfants defavorises. Les cours ont lieu en plein air sous chacune des deux maisons : differents groupes sont pris en charge par 2 enseignants d'anglais, le soir, de 5 a 8h et 2 enseignants de francais le week-end. Environ 250 enfants sont concernes, les ages allant de 8 a 20 ans. EW a participe aux cours d'anglais, animant des seances de questions-reponses aussi bien avec l'enseignante qu'avec les eleves. L'enseignement est de tres haute qualite et les jeunes sont ouverts et tres motives.  Les langues etrangeres sont certainement des cles susceptibles d'ouvrir des portes aux enfants de Koh Dach.  Peut-etre auraient-ils aussi besoin de cours dans d'autres matieres pour reussir leurs etudes.  De plus, d'autres types d'instruction pourraient etre proposes : une formation pre-professionnelle, par exemple, dans le secteur du tourisme qui ne fait que croitre au Cambodge...  (Ceci ne necessiterait pas d'autres infrastructures, car les salles de cours ne sont utilisees que trois heures par jour actuellement).


Fabrication artisanale de la soie sur un metier de 5 metres /
Hand-made silk production on a 5-meter loom



       EK a egalement cree une unite de formation couture et compte deja plus d'une centaine de femmes ayant termine le programme, anime par la gentille et competente Mme Lim. Cependant ces succes ne se sont pas transformes en veritables gains economiques a long terme car il n'y a pas de debouches pour ces couturieres.  "En effet, l'unite de couture est en perte de vitesse", admet Dominique Mam, Secretaire de l'ONG de Neuville. EW a une certaine experience dans le domaine du commerce equitable textile pour le marche occidental et a discute de ces possibilites avec Sonna Mam qui, malheureusement, n'avait pas de temps pour un debriefing. Il etait sur le point de rentrer en France. Neanmoins, EW reste disponible pour partager son savoir-faire en matiere de developpement integre. Nous souhaitons bonne chance a EK pour toutes ses activites.
NB - Francophones - pensez a voir plus loin pour plus de photos !


English Version :


Fresques - Palais Royal / frescoes inside the Royal Palace


        The EW team was invited by "Khmer Hope" (KH) to spend three days on Koh Dach - Silk Island - to visit the educational and training projects it runs there.

     It takes an hour and a half by ferry and by tuk-tuk (a cross between a rickshaw and a motor scooter) to get to the KH training center at the far tip of Koh Dach.  The island is perhaps... "the best of worlds and the worst of worlds"..It is idyllic in many ways.  Sleepy hamlets have taken root amongst the lush banana palms and the mangoes, heavy with fruit.  The river frontage is pristine and the view out the back window of the Mekong is stupendous...   No traffic.  No tourists.  No noise, other than the night-long chanting of the Buddhist monks at the outdoor festival given by one of the villagers in honor of his elderly mother, and the thud-thud-thudding of the wooden looms as local women weave their beautiful silks one fine thread at a time.

Production artisanale de la soie / Hand-made silk production

        Yet, to visit Silk Island today is almost to look back in time to the beginning of the Industrial Revolution in Britain some 250 years ago. Cottage weavers could not produce goods that were competitive with those churned out by the first textile factories and they thus became increasingly impoverished.  They lost their lands and their livelihoods and ended up as virtual slave labor for rich industrialists. These conditions sparked the debate between proponents of Adam Smith or of Karl Marx that continues to this day...  Koh Dach has a cruel lack of infrastructure.  Half the island's main road remains unpaved, and is nigh impassable during the wet season.  There are virtually no guest houses, so no tourist dollars flow into the beautiful area and there is no one to whom to sell the gorgeous hand-made silk products. 




A l'interieur de la Maison Rouge - Future chambre d'hote pour les membres EK /
Inside the Red House - future B&B for Khmer Hope Members


      The world downturn has hit the islanders very hard, and local girls cannot afford to spend even a few months learning a new trade ; they need to eat today.   The only gainful employment is to be had in one of the Chinese-owned factories on the outskirts of Phnom Penh where local girls work for a pittance, 6 days a week.  "You can't miss them, coming and going to their factory jobs", said Mr. Sonna Mam, Director of "Khmer Hope".  They're the ones crammed into the open-bed trucks like cattle".

Un groupe d'eleves - cours d'anglais / pupils learning English

     The Neuville-based NGO has been trying to turn this situation around since its creation 7 years ago.  In addition to its public-health activities, the association invested 65,000$ in real estate on Koh Dach and now owns two houses on opposite sides of a dirt lane on the edge of the village.  Both - traditional wooden structures, like boxy storks - are perched up on spindly legs to accomodate the regular flooding of the Mekong (last year the village was under 50 cms. of water).  EW was housed in the newly-built "red house" -  dormitory-style, with mattresses on the floor and a Turkish toilet downstairs - although the Neuville NGO has plans in the near future to upgrade facilities so as to comfortably house its own KH members who might be visiting from France.  The investment was not designed to "make money", although a year-round guest-house operation might amortize investments and actually help auto-finance the KH training programs. Buildings so far remain rather under-utilized.




Le tutorat - apres les heures d'ecole / Tutorials are held after school
          KH also runs after-school tutorials for disadvantaged children.  These are held open-air style, beneath each of the houses.  2 English teachers take different groups from 5 to 8 p.m. and 2 French-language teachers provide instruction on the weekends.  Some 250 kids, ages 8 to 20, are involved in the program.  EW visited a number of classes, actively interacting with staff and pupils.  The teaching was of very high quality and the students were open and highly motivated. Foreign languages are surely a key to greater opportunities for Koh Dach children, but it remained unclear to what extent they might need extra help in other subjects as well to ensure real academic success.  In addition, perhaps other types of instruction could conceivably be offered - pre-professional training for those interested in the burgeoning tourist industry in nearby Phnom Penh, for example.  (This would involve no extra infrastructure costs as the school rooms are currently only used 3 hours per day).




Toilette du betail dans le Mekong / Washing cattle in the Mekong


      KH also created a training unit for Island women to help them acquire sewing skills.  So far, roughly 100 have benefitted from this instruction, offered by the kind and talented Mrs. Lim, but this has not translated into any real long-term economic improvement as there are no going jobs for seamstresses either.  "The sewing unit is coming to a standstill", admitted the Director's wife.  EW has experience in fair-trade textiles for the Western market and such possibilities were discussed with Mr. Mam who, unfortunately, did not have any time for a debriefing with EW, given that he was headed back to France.  However, EW would be happy to discuss integrated economic development ideas in the future for the KH project. Best of luck to KH and all its activities !