lundi 21 mai 2012

AIDE AUX POPULATIONS MARGINALISEES / DEVELOPMENT PROJECTS FOR DISADVANTAGED COMMUNITIES


ANGLOPHONES, Please Scroll Down ...

Anh (Project Manager) - "Children's Hope in Action" - Hoi An

Recherches sur le terrain: comment soutenir les populations les plus marginalisées...
           
          Dans n'importe quelle société dite "civilisée", il va sans dire qu'il incombe à tous de venir en aide à ceux qui ne peuvent pqs s'aider eux-mêmes: les enfants, les handicapés, les personnes âgées.  On doit nourrir les tout-petits, soutenir ceux dont les capacités sont différentes, dispenser les aînés de travailler - c'est la définition même de la "solidarité"...  Tout le long de la mission Vietnam 2012, EW s'est efforcée de répondre à une question difficile : que faire pour ceux que l'on dit "faibles" ou "vulnérables" ou difficilement embauchables - mais dont la dignité et l'auto-suffisance nécessiteraient un vrai salaire ? 


          Cette interrogation a conduit EW à frapper à beaucoup de portes.  Projets pour enfants de la rue qui ont besoin d'un grand soutien et d'une formation leur permettant de s'affranchir d'une enfance brisée...  Parcours de formation pour les handicapés adultes pour qu'ils deviennent socialement et économiquement indépendants...  Programmes pour des communautés ethniques dites "arriérées", condamnées à l'analphabétisme et à une vie de pauvreté endémique.  Une étude approfondie de ces diverses approches devrait permettre à EW de mieux indentifier des facteurs de réussite et de mieux les reproduire, à tous les niveaux.


Vannerie à partir de papier d'emballage de bonbons - HWH /
HWH Baskets made out of candy wrappers - Hue
Enfants blessés, communautés blessées

           Les enfants sont le fondement de toute nation mais, au Vietnam, EW a trouvé des foyers brisés, de la violence domestique, des abus sexuels et des trafiquants d'enfants.  De jeunes adolescents de familles pauvres ou ethniques sont bernés - voire même kidnappés - et envoyés à des centaines de kilomètres de chez eux (y compris en Chine), où ils sont réduits à l'état d'esclaves comme vendeurs ambulants, ouvriers textiles ou prostituées.  

          CHIA- Children's Hope in Action, ONG d'origine australienne, s'est engagée à améliorer la vie et l'avenir de tels enfants (âgés de 12 à 18 ans) en leur offrant un lieu de vie, de la nourriture, des soins médicaux et une aide psychologique.  CHIA a une approche ferme concernant la réinsertion : tous les bénéficiaires doivent reprendre le chemin de l'école s'ils veulent garder leur place. "Tous les enfants ont leurs propres rêves d'avenir", selon Anh, directrice du Programme à Hoi An.  "Les plus jeunes retournent à l'école et les plus âgés sont libres de choisir une formation quelle qu'elle soit".

Huy, jeune sourd à la boutique HWH /
Huy - a Young Deaf Boy in the HWH Shop - Hue


          Streets, fondée en 2007, par un New-Yorkais influent, et basée au coeur du quartier touristique de Hoi An, a entrepris d'utiliser de la "bonne cuisine pour aider les enfants".  Le manager, Phan Phu Anh, nous a expliqué que les subventions recueillies par l'ONG permettent de loger et nourrir les enfants de la rue, de leur offrir des cours d'anglais, ainsi qu'une formation intensive de cuisine et de gestion hôtelière sur deux ans.  Les dizaines de diplômés de l'ONG ont tous fini par se découvrir et accéder à une carrière - de bons jobs partout au Vietnam - dans le secteur touristique.

          Une autre initiative locale, qui date de 1994, poursuit des objectifs similaires.  Le centre de formation Hoa Sua accueille des enfants de la rue ou des adolescents handicapés, leur assurant un cours intensif dans la restauration de qualité, grâce à ses partenariats avec, par exemple, la pâtisserie Baguette et Chocolat à Hanoi. Les anciens quittent le programme avec de solides connaissances et tous trouvent de bons emplois en tant que restaurateurs et traiteurs.

2 jeunes enfants de la rue - dortoir de CHIA
2 Young Street Kids Living in the CHIA Dorms - Hoi An


          Michael Brosowski, d'origine autralienne, a lancé le Dragon Bleu (DB) il y a 10 ans et, avec une équipe de plus de 40 personnes et un budget de plus de $ 600.000 par an, est sur le point d'agrandir ses locaux afin d'accueillir un plus grand nombre d'enfants - certains âgés seulement de 6 ans.  Beaucoup sont des enfants de la rue, certains sont handicapés physiques ou mentaux.  DB offre le gîte, le couvert, un soutien psychologique et du tutorat.  L'ONG est également très active dans sa lutte contre les trafiquants d'enfants - à Saigon, à Hue et dans les zones montagneuses le long de la frontière chinoise.  L'espoir est que le nombre d'enfants embarqués dans de telles galères diminuera.

Personnes dont les capacités sont différentes - 3 exemples...

          Deaf5Colors de Hanoi emploie actuellement environ 30 travailleurs sourds, soit en tant que producteurs d'une petite gamme d'objets artisanaux pour touristes (marque-pages, cartes, calendriers...), soit en tant que vendeurs ambulants qui écoulent la marchandise à six points de vente dans le vieux quartier de la capitale.  Dao Huy, chargé de vente depuis deux ans, est enthousiaste et fier de son indépendance financière - malgré un long trajet à faire en scooter pour regagner son village.  Mais il a d'autres rêves : "en fait, un jour, j'aimerais bien aller vivre en Europe", avoue-t-il.

          Healing the Wounded Heart (HWH), entreprise sociale financée à l'origine par des capitaux occidentaux, est basée à Hué.  Elle emploie une trentaine de travailleurs en tout - la plupart sourds, mais également de jeunes adultes handicapés physiques.  Huy, 21 ans, nous montre la boutique avec sa gamme impressionnante d'articles d'artisanat de qualité dont un grand nombre ont été fabriqués à partir d'emballages recyclés, de canettes, de bouts de fils électriques.  Le local est bien situé, les prix à l'occidentale (carrément affichés en dollars et non en dongs) et l'équipe est aussi enthousiaste qu'innovante. (Lors de notre visite, Phuong, manager, enceinte et en fauteuil roulant, a admiré nos chapeaux de soleil indiens, nous demandant si elle pouvait en dessiner le modèle. Dans un avenir proche, il est probable que Hué sera inondé de nouveaux chapeaux de soleil, fabriqués à partir de matérieaux recyclés !)

Tuong - Atelier de Reaching Out - Hoi An /
Tuong - weaver - Reaching Out Workshop
          Le programme est d'autant plus intéressant qu'il a su former d'importants partenariats.  D'une part, l'ONG a reçu l'appui de nombreuses célébrités de passage - telles que S. Spielberg, G. Clooney, A. Joly, Leo di Caprio, Oprah... D'autre part, elle a noué des liens étroits avec le Collège de Médecine de Hué ("OGCDC") qui assure la prise en charge des enfants physiquement handicapés (appareils, physio-thérapie...).  Tous les bénéfices dégagés sont coupés en deux - la moitié pour la formation, un lit en dortoir, un salaire décent et des avantages pour les travailleurs handicapés et l'autre moitié pour financer la chiurgie cardiaque pour des enfants pauvres de la région. Huy était fier de faire partie intégrante de cette chaîne de solidarité.  Il nous a montré les photos des petits ayant déjà bénéficié d'une opération lourde.  "Nous suivons tous ici les enfants et prenons régulièrement de leurs nouvelles", nous a-t-il dit en langue des signes.

          Reaching Out - Hoa Nhap mérite une mention spéciale car il s'agit d'une ONG qui non seulement a pris naissance au Vietnam, mais également à l'intérieur de la communauté des handicapés elle-même.  Le fondateur et directeur, Binh, en fauteuil roulant, avait déjà une solide expérience professionnelle antérieure et pensait qu'il pouvait apporter sa propre pierre. Donc, en 2001, il a convaincu le gouvernement local de Hoi An de lui louer une maison centenaire dans la zone inondable de la ville pour un prix raisonnable.


Kieu - Artisane Sourde - qui signe son nom = la lettre "K" sur la joue - Hoi An /
Kieu - Deaf Artisan in Hoi An who is signing her name - the letter "K" on her cheek

          De jeunes filles sourdes apprennent la broderie et la couture, les jeunes gens comme Tran Chi Kieu, s'initient à la bijouterie et au travail du métal et à l'encadrement.  Une société japonaise a répondu favorablement à une demande de rénovation du bâtiment et des volontaires lointains (Europe, Canada) viennent régulièrement proposer des formations supplémentaires (internet, design).  Ho Viet Dung, chef de vente et handicapé physique, nous explique que la plupart des 50 travailleurs sont sur place dans les Ateliers, y compris Tuong et Bay - tous deux trisomiques, chargés du tissage de sets de table très colorés.  D'autres encore travaillent chez eux - ceux qui sont de régions reculées ou victimes de l'Agent Orange (produit chimique très toxique, résidu de la Guerre du Vietnam). L'ONG fait le lien en écoulant leur production en ville et en rétrocédant tous les bénéfices de leur travail.  Tous reçoivent une formation, un bon salaire, et de multiples avantages (repas et logement subventionnés, retraite...) et un contrat CDI (48 heures par semaine).  "Il est très important que tous se sentent sécurisés dans leur travail", nous indique Dung.  "Cela crée un sentiment de solidarité et un engagement durable".


Cuisine d'Application - Streets - Hoi An /
Streets Kitchen for Apprentices in the Tourist Industry - Hoi An

Communautés dites "arriérées" - les pauvres en milieu ethnique...

          Il y a plus de 10 millions de citoyens vietnamiens qui proviennent d'un des 50 groupes ethniques, divisés en cinq grandes familles linguistiques.  La majorité de ces populations sont "handicapées" socialement et économiquement, souvent sans pouvoir subvenir à leurs besoins essentiels (nourriture suffisante, logement décent, éducation, accès aux soins...  Voir l'article EW sur la communauté Van Kieu - 14 avril 2012).

          EW avait espéré s'engager dans un projet de développement économique avec des femmes Hmong dans la région du Nord-Ouest, mais les conditions n'étaient guère propices.  Le gouvernment considère que ces régions - réputées collaborationnistes pendant la Guerre et peu aimées de la population Viet - sont très politiquement "sensibles".  Il craint des soulèvements éventuels de la part de ces ethnies... Nos partenaires, alors, dans le contexte actuel, estimaient que l'heure n'était pas encore venue de mettre en oeuvre ce projet.

Michael Brosowski - Director - Blue Dragon - Hanoi

           Un regroupement d'ONGs internationales a déjà pu commencer à creuser un sillon dans ce milieu depuis 16 ans.  Il s'agit d'Oxfam, d'un groupe hollandais et du Comité Central des Mennonites. Ils ont ensemble fondé Craftlink, entreprise sociale à but non-lucratif.  L'objectif est d'aider les producteurs ethniques à trouver des marchés pour leur magnifique artisanat - le tissage des Thais Noirs et des Nungs, par exemple. Craftlink apporte son aide dans divers domaines : design de nouveaux produits, comptabilité, contrôle de qualité et vente.  Il y a deux salles d'exposition au centre de Hanoi et une 3è au sein du Musée d'Ethnographie de la capitale.  Un effort est fait pour l'exportation.  De telles initiatives pourraient être reproduites et les opportunités de vente améliorées, garantissant ainsi un véritable salaire aux producteurs d'origine tribale.


T-Shirts vendus par Blue Dragon pour aider à subventionner ses activités /
Blue Dragon T-Shirts on sale to help finance the group's activities

CONCLUSION 

          Il est évident que certains programmes ne seront jamais "autonomes économiquement" ou "rentables" (soutien aux enfants handicapés, par exemple). Toutefois, dans la mesure du possible, EW s'efforce d'assurer une autonomie financière à long terme, à la fois pour les individus et les programmes dans leur ensemble. L'objectif est d'amener les populations à subvenir à leurs propres besoins, plutôt que de dépendre d'une "aide charitable"... Dans ce but, et à la suite d'un travail de terrain en profondeur sur les "communautés marginalisées" au Vietnam, EW a identifié les points suivants qui peuvent servir de lignes directrices :


- Formation. Il est indispensable d'offrir de nouvelles compétences aux "plus démunis" (formation professionnelle, communication, informatique...)


- Services de soutien indispensables - tels que conseils gratuits, études de viabilité économique, analyse des produits et des marchés...Aide à l'identification d'atouts potentiels même au sein des zones ou des populations les plus "opprimées"...


- Financement. Fournir un capital de départ, des fonds de roulement, des programmes de microcrédit est certainement un bon investissement pour aider les plus vulnérables à prendre un réel envol. (Avec utilisation éventuelle d'un co-financement - où EW et d'autres collecteurs de fonds peuvent co-sponsoriser un projet spécifique. A titre d'exemple, EW et le Parlement européen se sont associés pour le projet d'élevage de chèvres à Palani, Tamil Nadu, Inde du Sud...)


- Préférer les initiatives des populations concernées plutôt qu'un modèle imposé par l'extérieur. Des projets qui ont pris forme à l'intérieur d'une communauté donnée ont plus de chance d'obtenir un vaste soutien et de bénéficier d'un bon suivi. Un grand bravo aux initiatives de ces populations.


- Partenariats. Solliciter d'autres ONG, d'autres acteurs locaux (gouvernement local...) et tout autre sponsor ou soutien significatif (à Hué, par exemple, la validation par des célébrités est un énorme encouragement pour d'autres clients potentiels). La création et le développement de réseaux sont toujours des atouts considérables. Ouvrir les projets autant que possible en liant le sort des diverses populations.


- Visibilité/Communication. Le succès d'un projet "auto-assisté" sera d'autant plus assuré s'il est largement connu. (Reaching Out et Craftlink, par exemple, ont des ateliers dans les zones touristiques, même si la plupart des producteurs vivent au loin, dans des régions rurales). Les nouveaux medias (internet, blogs, facebook, etc...) peuvent aussi jouer un rôle important.

(Voir plus loin pour d'autres belles photos !)

English-Language Version :

Fact-Finding : How to Reinforce Society's Most Disadvantaged Populations

          In any "civilized" society, it goes without saying that it is incumbent upon all to care for those who are utterly unable to care for themselves : children, the severely handicapped, the elderly.  Babes need feeding, the disabled need support, the aged should no longer have to work - this is the very definition of "solidarity"...  Yet, throughout the EW 2012 Mission, EW actively sought to try and answer a difficult question : what about those individuals who fall in the "gray zone" ?  What about those who are reputed "weak", or "vulnerable" or "unemployable", yet whose dignity and self-sufficiency require an autonomous source of income ?

          This has taken EW down many paths, knocking on many doors. Projects for street kids who need intensive help and training so as to build a bridge from a broken childhood towards a brighter future.  Training schemes to help handicapped adults become full members of society, economically and socially.  Programs for "backward" ethnic communities that have been relegated to a life of illiteracy and endemic poverty.  A careful study of such diverse programs ought to allow EW to better identify those factors which guarantee success and enable us to better replicate them throughout our own structure, at every level.


Atelier HWH - confection de bols en fil électrique de récupération /
At the HWH Workshop - Making bowls out of recycled electric wire...

Wounded Children, Wounded Communities


          Any nation's children are its vital building blocks, but in Vietnam we came across broken homes, domestic violence, sex abuse and criminal gangs trafficking in children.  Young teens from poor or ethnic families are duped - or sometimes actually kidnapped - and sent hundreds of kilometers from home (or even across the Chinese border) where they are reduced to veritable servitude as street vendors, garment workers, or prostitutes...

          Australian-sponsored CHIA is committed to "improving lives and saving futures" for such "wayward" children (ages 12 to 18) - with halfway houses, free food and lodging, medical and psychological support and a "tough-love" approach to reinsertion : all participants must take up schooling or lose their beds.  "All kids have their private dreams", indicated project manager Anh. The younger kids are back in school, but the older ones are free to pursue any kind of training or educational opportunity". 

Phuong de HWH qui porte notre chapeau de soleil indien ! / 
Phuong from HWH wearing an EW Indian sun-hat ! (Hue - Central VN)

           Streets - founded in 2007 by a major US. player and based in the heart of the Hoi An tourist district - has set out to "use good food to help good kids".  Manager Phan Phu Anh explained that donor subsidies provide street kids with room and board, English-language tutorials, and an intensive 2-year training program in cooking and hotel management.  Evidently, all the program's scores of graduates have found themselves and a new career, and have gone on to find good jobs across Vietnam in the burgeoning tourist sector.

          Another local initiative, created in 1994, has similar objectives.  The Hoa Sua Training Center takes in street kids or handicapped teens and provides them with training in the upscale restaurant business, through its partnerships with the Baguette et Chocolat Pâtisserie in Hanoi, for example. Graduates leave the program with solid restaurant and catering skills and are all finding good jobs.


Monsieur Lam - Restaurant Blue Dragon - Hoi An

          Australian-born Michael Brosowski founded Blue Dragon (BD) ten years ago and - with a Hanoi-based staff of over 40 and a current annual budget of upwards of 600,000 $ per year - will soon be expanding so as to accommodate even more kids - some as young as age 6.  Most are street kids, some are physically or mentally disabled.  BD provides safe shelter, psychological support, educational tutorials, and is also very active in trying to shut down trafficking groups - in Saigon, in the Hue area and in the poor mountainous areas along the Chinese border - to ensure that fewer children are getting sucked up into such dire situations in the first place.

The "Differently-Abled" - 3 Examples...

          Deaf5Colors in Hanoi currently employs about 30 deaf workers, either as producers of a small line of handicrafts geared to the tourist trade (bookmarks, hand-made cards, calendars...) or street vendors responsible for sales at six different sites throughout the city.  Dao Huy, sales manager for the last 2 years, is enthusiastic and proud to earn a living wage. Nonetheless, he has a disagreeably long scooter commute from his native village and other dreams.  "Actually, one day, I'd like to move to Europe !", he confessed...         


Bay - Salariée de Reaching Out / Bay - RO weaver


          Healing the Wounded Heart (HWH), also a Western-financed start-up, is based in Hue.  There are about 30 workers in all - most deaf but also some physically handicapped young adults.  Huy, age 21, showed EW around the showroom with its impressive variety of high-end handicrafts, many of which have been made out of recycled materials such as candy wrappers, coke cans, and cast-offs from electricians.  HWH has a well-situated locale, Western prices (all quoted in US. dollars, not VN dongs !) and an eager and innovative team.  (When we visited, office manager Phuong, pregnant and in a wheel-chair, took one look at our folding Indian sun-hats and immediately asked if she could draw a copy of one...  In the near future, it seems highly likely that Hue will be inundated with well-crafted HWH copycat sunhats, made from recyclables !)

          The program is all the more interesting as it has been able to make important partnerships.  Celebs like S. Spielberg, G. Clooney, A. Joly, W. Allen, Leo di Caprio, Oprah have all visited and given strong endorsements, for example.  HWH relies on the Hue College of Medecine ("OGCDC") for its outreach with local disabled children and all HWH proceeds are split 50-50 : one half for a decent wage and benefits for the handicapped workers and the other half is used to finance heart surgery for poor Vietnamese kids.  Huy was proud to be a meaningful link in this chain of solidarity, as he pointed to the pictures of the children who had already benefited from their cardiac operations.  "We love to follow the kids and check in on how they're doing", said Huy in sign language.


HWH - Sacs à partir de canettes ! / Making bags out of coke cans !

          Reaching Out - HOA NHAP (RO) merits special mention as it an NGO which germinated not only in Vietnam but within the "handicapped" community itself.  Founder and Director, Binh, wheel-chair-bound, had earlier work experience and believed he could help make a major contribution.  So, in 2001, he convinced the local government in Hoi An, to lease a beautiful centuries-old house in the city's flood zone for a very reasonable price. Deaf girls learned embroidery and sewing, male counterparts - like Tran Chi Kieu - studied jewelry making, metal work and picture framing... A Japanese group willing to renovate the building came on board, and volunteers now regularly come to offer free supplementary training (computer literacy, art design) from as far away as Canada.  Ho Viet Dung, a sales manager with one severely withered arm, explained that most of the 50 or so staff work on site - including Downs-afflicted Tuong and Bay, who churn out colorful hand-woven place mats. For those whose handicaps keep them at home (including the rural poor and 3 victims of Agent Orange...), Reaching Out serves as a conduit, selling their piece-work in town and retroceding the profits.  Everyone receives training, a living wage and benefits (free lunch, subsidized housing, retirement and health insurance) and a long-term contract (48 hours per week).  "It's important that everyone feel secure in their job", indicated Dung. "This fosters a sense of solidarity and long-term commitment".


Reaching out - Réunion de toute l'équipe / RO Staff Meeting in Hoi An

"Backward" Communities - The Ethnic Poor...

            There are well over 10 million Vietnamese citizens who come from one of the 50+ ethnic groups made up of 5 different major linguistic families.  The majority of these peoples are socially and economically "handicapped" - often without access to the "basics" (enough food, decent housing, access to education and health services). (See EW's earlier blog on the Van Kieu tribe - 14 April 2012).

       EW had hoped to do more outreach, including a possible eco-development project with some Hmong women in the far northwestern region, but conditions were not propitious.  The government considers that these areas are highly "sensitive".  There is often little love lost between the Viet population and the ethnic minorities - reputed to have been US. stooges during the war.  There is fear that these villages are potential hot-beds of dissent.  Our partners were afraid of police surveillance and a possible crack-down should we move ahead at this time.



"Showroom" de RO - Hoi An - batiment renove par une ONG japonaise  /
Reaching Out's building was renovated by a Japanese NGO

          One major coalition of international NGOs has already been able to make inroads towards the economic self-sufficiency of some of these peoples 16 years ago.  Oxfam, a Dutch development group and the Mennonite Central Committee all came together to found Craftlink, a non-profit social business. The goal is to help ethnic producers find markets for their splendid handicrafts- Black Thai and Nung weaving, for example.  Craftlink gives assistance with the design of new products, with accounting and quality control, and with sales.  There are two showrooms in downtown Hanoi - visited by President Clinton himself in the 1990s - and another inside the gift-shop of the capital's fabulous Museum of Ethnography.  There is even an effort at foreign export.  Such initiatives could be replicated and other sales opportunities widened, thereby guaranteeing a true living-wage to ethnic producers.


Enseigne - Restaurant d'Application / The Front of the Streets' Restaurant - Hoi An

CONCLUSION

          Obviously, some programs will never be "economically self-sufficient" or "profitable" (support for handicapped children, for example).  Yet, in as much as possible, EW tries to ensure the financial autonomy of both individuals and overall programs in the long term. The goal is to get folks up and able to meet their own needs, rather than to rely on "charity"...  Toward this end, and after extensive field work in the area of "marginalized communities" in Vietnam, EW has identified these areas as ones of ongoing focus for the group :


- Training. It is capital to provide a new set of skills to the "disadvantaged" (professional training, basic communication, computer literacy...)


- Necessary support services - like free consultancy, economic viability studies, product and market analysis... Help identify the potential strengths within even the more "downtrodden" areas or populations...


- Funding.  It is surely a wise investment to provide seed money, revolving funds and micro-credit schemes - to help the most vulnerable get a real start.  (This can be accomplished with joint-funding, whereby EW and other fundraisers co-sponsor a particular project. For example, EW and the EU Parliament worked together on the goat-rearing program in Palani, Tamil Nadu...)


- Prefer a "bottom-up model", rather than a "top-down" one. Projects that actually germinated within a given community are more likely to gain widespread support and be met with follow-through. Thumbs up for a grassroots approach.


- Partnerships - Reach out to other NGOs, other local actors (local government...) and any other meaningful sponsors or backers (like the celebrities in Hué whose support is a huge endorsement for other potential clients). Networking is a huge asset, always.  And be as inclusive as possible; link the fate of one population to that of all those around when designing a program.


- Visibility / Communication.  Any self-help program is more likely to succeed if the folks involved are successful in getting the word out (Reaching Out and Craftlink, for example, have workshops in tourist areas, even if many of the actual producers live far away, in rural areas). Here modern social media (internet, blogs, facebook, etc) may also play an important role.



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