mercredi 30 mai 2012

La Guerre et l'Action Humanitaire / War and Humanitarian Action


ANGLOPHONES, PLEASE SCROLL DOWN FOR THE ENGLISH-LANGUAGE VERSION !


Peinture anti-guerre (Détail - une mère porte son enfant blessé) /Anti-War Painting  
(Detail - Mother carrying Wounded Child) -  Lê Ba Dang Foundation - Hué
        

En quête d'une justice sociale

          La recherche d'une société idéale ne date pas d'hier. Dans sa République, vieille de quelque 2400 ans, Platon s'interrogeait sur ce que devrait être un état-cité véritablement juste.
              
          Mais, depuis l'aube des temps, la barbarie humaine s'est révélée à la fois tenace et ingénieuse. Les forces de l'infamie ont imaginé des moyens de plus en plus sophistiqués et "efficaces" de faire la guerre.

         L'action humanitaire s'est toujours efforcée de faire échec à ces pratiques de mort. A la fin de tout conflit majeur, le consensus est général : "JAMAIS PLUS". Des exemples pris dans l'histoire récente montrent à quel point les citoyens et les civilisations ont agi par des traités, des conventions, des articles de loi internationale dans le but de limiter ces terribles excès, à l'avenir.


Affiche pour mobiliser les Vietnamiens contre l'envahisseur/ Anti-War Poster - circa 1968


 Progrès des lois humanitaires

          -  C'est la bataille de Solférino (Italie, 1859) qui a incité Henri Dunant, citoyen suisse, à créer la Croix Rouge. Peu de temps après (1864) la première des Conventions de Genève était signée (1864).

          -  Suite à la Bataille des Tranchées et à l'utilisation massive de l'ypérite (gaz moutarde), la communauté internationale (Traité de Versailles, Protocole de Genève, texte de la Ligue des Nations - fin de la Première Guerre Mondiale) a interdit l'usage des produits chimiques comme armes de guerre.

          -  Les procès de Nuremberg à la fin de la Deuxième Guerre Mondiale ont amené à la notion de "Crimes contre l'Humanité" - sans aucun statut de limitation. Accusés de ces crimes - Slobodan Milosevic (Serbie), Charles Taylor (Liberia), Rios-Montt (Guatemala) - ont été poursuivis en justice. Il semble que l'impunité pour ces massacres en masse sera un jour - même si les progrès sont lents - une chose du passé.

          -  Les bains de sang dans des régions aussi diverses que le Cambodge, la Bosnie, l'Angola et l'usage des mines terrestres ont donné naissance à la Convention d'Ontario en 1997 (interdiction de ces armes de destruction).


Banderole Communiste - 1930 - Musée de la Révolution à Hué /
Communist Banner from the 30's - Ho Chi Minh Museum - Hué


Les cicatrices de la guerre...

          Au cours de nos déplacements dans le Sud-Est Asiatique, nous avons pu constater les traces indélébiles de la guerre, au Cambodge et au Vietnam. Les "répliques" des conflits armés continuent à se propager dans la société, même des dizaines d'années après la fin des hostilités - infrastructures endommagées, sous-développement, vies brisées ...

          Nous avons voulu, pendant notre mission "humanitaire",  visiter le Musée des Vestiges de la Guerre du Vietnam à Saïgon, "l'Hôtel Hilton" ("Maison Centrale" construite par les forces d'occupation française en 1896) à Hanoï, l'abominable Centre de Détention de Phnom Penh, le "S-21" utilisé par les Khmers Rouges et qui est maintenant le Musée du Génocide Tuol Sleng.  Une question harcelante faisait constamment  surface : comment des sociétés "civilisées" ont pu laisser commettre tant d'atrocités ?


Carlingue de Bombardier USA - Musée des Vestiges de la Guerre - Saigon /
Side of a US Bomber displayed in Saigon's Remnants of War Museum

             Les Khmers Rouges sont venus au pouvoir dans le contexte d'un conflit régional totalement déstabilisateurLon Nol évinça la royauté en 1970 et son propre régime dura 5 ans - à cause, en grande partie, de l'énorme quantité d'armes fournies par les USA. (Le livre de Sydney Schanberg (1980) sur la vie de Dith Pran fut porté à l'écran sous le titre "The Killing Fields", film mémorable s'il en fût). Toute la population civile de Phnom Penh fut brutalement forcée à partir dans les campagnes environnantes, des citoyens furent arrêtés et enfermés pour des crimes tels que le fait de porter des lunettes, de parler une langue étrangère...  En tout juste 4 ans, plus de 2 millions moururent.

               L'ancien lycée français de Phnom Penh devint le Centre de Détention et de Tri Khmer Rouge le plus important, sous le contrôle de Kang Keck Iev ("Duch"), ancien professeur de mathématiques. Des milliers de personnes y furent interrogées et torturées puis envoyées dans un centre d'exécution tout proche. Les 7 seuls survivants ont pu raconter leur triste expérience mais il existe aussi d'autres témoignages précis (photos de "criminels", "confessions" signées...) qui permettent une compréhension plus complète des événements.  Rien ne semble avoir changé au cours des trente dernières années et le visiteur peut se promener librement dans les différentes ailes du lycée : les salles de classe devenues des salles de torture ou compartimentéees en cellules individuelles. La potence est toujours dans la courLes fils barbelés qui entourent les corridors extérieurs des étages sont toujours en place.  Leur fonction était d'empêcher les prisonniers de trouver une "solution facile" en se défenestrant... La visite était d'autant plus émouvante que notre hôte cambdogien avait été élève dans ce même lycée et qu'il avait perdu toute sa famille à cet endroit même.



Photo d'un jeune garçon à son arrivée au Centre de Détention de Phnom Penh /
Boy's Mug-Shot Upon Arrival in the Khmer Rouge Torture Center in Phnom Penh 

   Les Conflits Vietnamiens...

          Le "Hilton de Hanoï" - centre de détention des pilotes de bombardiers américains abattus dans les années 60 - était à l'origine une prison française construite à la fin du 19ème siècle pour y enfermer les Vietnamiens "rebelles". Parmi eux, une jeune fille de 14 ans, condamnée pour avoir fait le guet lors d'une réunion d'une cellule communiste. Elle fut condamnée à mort mais bénéficia d'une "clémence temporaire" en raison de son âge. Elle demeura dans la "Maison Centrale" jusqu'à son 18ème anniversaire lorsqu'elle fut finalement guillotinée...

            Après des dizaines d'années d'une occupation française brutale, le pays fut envahi par le Japon (1940) puis, de nouveau, victime de l'armée française jusqu'à sa défaite à Dien Bien Phu en 1954.  Peu de temps après, ce furent les Américains et leurs "carpet- bombings".  Le Vietnam reçut plus de tonnes de bombes - y compris le napalm et "l'agent orange", composé de dioxine toxique produite par les société Monsanto et Dow Chemical - que toute l'Europe pendant la Deuxième Guerre Mondiale...


Photos des prisonniers exterminés plus tard dans les "Killing Fields" tout proches / 
Mug-Shots of all those later exterminated in the nearby Killing Fields - 
S-21 Detention Center - Phnom Penh

            Partout où nous sommes allées nous avons entendu des histoires de première main relatant les ravages des guerres et leurs conséquences : Tam, par exemple, alors adolescente, condamnée à vivre dans des tunnels souterrains avec sa famille ou Ho Viet Dung de Reaching Out décrivant les conditions de vie actuelles des victimes de "l'agent orange" qui luttent pour survivre malgré de graves malformations de naissance dues aux agents chimiques...

Conditions de détention et torture - peinture faite par l'un des 7 survivants du Centre S-21, Vann Nath / Conditions in Detention and Torture - Portrayal later done by Vann Nath, one of the 7 to survive the S-21 Khmer Rouge Detention Center in Phnom Penh 


Aide humanitaire et/ou Action Politique ?


          En tant qu'ONG humanitaire, EW ne va pas prôner l'abandon de sa responsabilité pour faire en sorte que le monde soit meilleur...  Toutefois, un comportement "altruiste" ne doit pas devenir un simple "plâtrage", permettant à des gouvernements belliqueux et irresponsables de massacrer des civils innocents, tout en s'attendant à ce que d'autres viennent réparer les dégâts causés par leurs actions haineuses. Cette année est marquée par d'importantes élections, aussi bien en France qu'aux Etats- Unis.  C'est le moment pour tout citoyen de faire connaître ses opinions.  Les Français viennent de limoger le Président Sarkozy, et le nouvel élu, François Hollande, a promis de retirer toutes les forces combattantes d'Afghanistan, d'ici la fin de l'année 2012.  Nous attendons les résultats des législatives, mi-juin, et début novembre les électeurs américains auront nommé celui qui prendra le gouvernail pour les quatre années à venir...  En plus de nos activités de militants humanitaires, nous restons pleinement responsables en tant qu'acteurs politiques et devons faire tout notre possible pour que nos élus tracent la voie d'une République véritablement juste - celle que Platon appelait de ses voeux il y a 24 siècles.  Votre voix compte, là aussi... 



Paix et Reconciliation - Bouddha Géant - Cour - Musée d'Histoire Nationale - Saïgon /
Peace and Reconciliation - Giant Buddha - Courtyard, Museum of National History - Saigon

(Francophones - pensez voir plus loin pour d'autres photos !)



ENGLISH VERSION :


Ancienne salle de classe du Lycée français - transformée en salle de torture /
Classroom turned into a Torture Chamber at "S-21", with Shackles

The Quest for Social Justice

          The quest for a more ideal society is surely as old as mankind itself... Plato wrote his  Republic some 2400 years ago, trying to grapple with the notions of a truly just city-state.  Since the dawn of time, human barbarity has proven itself to be both persistent and ingenious, as nefarious forces have sought to devise ever more sophisticated and "efficient" means of waging warfare.

           However, humanitarian action has forever endeavored to check these lethal trends. The end of every major conflict has led to a general consensus : "NEVER AGAIN !"  A few examples from more recent history underline to what extent citizens and civilizations have been successful in forging treaties, conventions, articles of international law to limit future abuses. To name just a few :


Les Fers - permettant d'entraver des centaines de détenus à la fois /
Bars of Shackles - to keep hundreds bound simultaneously 
Musée du Génocide ("S-21") - Phnom Penh - Genocide Museum

Gains in Humanitarian Law

- The Battle of Solferino (Italy, 1859) incited H. Dunant, a Swiss citizen, to create the Red Cross. The first of the Geneva Conventions was signed shortly thereafter (1864).  

- Trench warfare and the widespread use of "Mustard Gas" led to the ban on chemical warfare by the international community (Treaty of Versailles, Geneva Protocol, League of Nations text - end of World War I).

-  The Nuremburg Trials at the end of World War II gave rise to the notion of "crimes against humanity" - exempt from any statute of limitations. Those accused of such crimes - like Slobodan Milosevic (Serbia), Charles Taylor (Liberia), Rios-Montt (Guatemala) - have actually been faced with prosecution. Impunity for wholesale slaughter is (very, very) slowly becoming a thing of the past.  

- Regional blood-shedding in areas as diverse as Cambodia, Bosnia, Angola and the Middle East and the extensive use of landmines finally gave rise to the Ontario Convention to ban such arms (1997).




Instructions données aux détenus par les Khmers Rouges -
affichées dans la cour du Centre de Détention S-21 à Phnom Penh /
Instructions by the Khmer Rouge for New Inductees into the S-21 Detention Center -
posted in the courtyard of the former high school...



The Scars of War...

           Throughout our travels in S.E. Asia, we were confronted with the lasting traces of war, both in Cambodia and in Vietnam.  The after-shocks of armed conflict continue to ripple through society, even decades after the end of hostilities - damaged infrastructure, under-development, shattered lives...  So, in the midst of a "humanitarian mission", we took time to visit the War  Remnants Museum in Saigon, the "Hanoi Hilton" (the Main Prison built by the French occupying power in 1896), the infamous "S-21" Detention Center used by the Khmer Rouge which has now been turned into the Tuol Sleng Genocide Museum...  The nagging question was never far below the surface : how could "civilized" societies let these atrocities happen in the first place ? 

          The Khmer Rouge came to power within the context of a totally destabilizing regional conflict. Lon Nol ousted the royalty in 1970 and his own regime survived 5 years - largely due to the huge amount of arms provided by the USA. (Sydney Schanberg's 1980 book on the life of Dith Pran was turned into the memorable movie, The Killing Fields...) The entire civilian population of Phnom Penh brutally forced out into the countryside, citizens arrested and detained on a whim - for "crimes" such as wearing eyeglasses or speaking a foreign language. Within just four years an estimated 2+ million were dead. 




Musée des Vestiges de la Guerre / War Remnants Museum - Saigon

          The former French highschool in Phnom Penh was transformed into the main Khmer Rouge detention and triage center, under the control of Kang Keck Iev ("Duch"), a former math teacher.  Here thousands were interrogated and tortured, to be sent off to their deaths in a nearby execution center.  Only seven remained alive to tell the story, although detailed records (mug-shots, signed "confessions"...) also help provide a detailed understanding of events.  Nothing seems to have changed in the interceding 30+ years : the visitor is free to visit the different wings of the school, with classrooms reassigned as torture cells or partitioned off into individual holding cells. The gallows are still in the courtyard. The original barbed wire around the open-air halls upstairs is still in place, used so that no prisoner could take the "easy way out" - suicide by defenestration... The visit was ever so much more sobering, knowing that our Cambodian host had gone to school there himself and had lost the entirety of his family - grand-parents, parents, siblings, extended family - in this very place.


Photo de Guerre - garçon ayant survéçu à un lâchage de bombes américaines... /
Vintage War Shot - a boy who'd survived US. "carpet bombing"...
War Remnants Museum (Former "US. War Crimes Museum") - Saigon
The Vietnamese Conflicts...

          "Hanoi Hilton", the detention center for downed US. bombardiers during the 1960's, was originally built by the French in the late 19th century so as to lock up Vietnamese "rebels".  One was a little 14-year-old girl who was indicted for having served as a look-out during a communist cell meeting. She received the death penalty but was granted temporary clemency due to her age. She remained in the "Maison Centrale" until her 18th birthday when she was ultimately guillotined... After decades of brutal French occupation, the country was subjected to the Japanese invasion (1940), and the reappearance of the French army until its defeat at Dien Bien Phu in 1954. The US. stepped up its own military presence there shortly thereafter, "carpet-bombing" the nation with more tonnage than all the bombs dropped on Europe during World War II (including napalm and "Agent Orange" - a highly toxic dioxin compound produced by Monsanto Corporation and Dow Chemical).  Wherever we went, we heard first-hand stories of the devastation and its after-effects : Tam who, as a teen, was reduced to living in underground tunnels with her family in hopes of finding shelter, or Ho Viet Dung from Reaching Out describing the Agent-Orange victims today who are struggling to survive despite the severity of their chemically-induced birth defects... 


Peinture contemporaine - les effets de la dioxine sur la population - un drame qui continue.../
Contemporary Painting - the effects of Dioxine - an ongoing drama...
Musée de la Révolution - Hué



Humanitarian Aide - or Political Action ?

          EW, as a humanitarian NGO, is not one to advocate abandoning the responsibility to help make the world a better place...  And yet such "altruistic" behavior should never become a mere "band-aid approach", whereby bellicose and irresponsible governments may lay waste to innocent civilians and then expect others to come in and "clean up" the devastation wrought by their heinous actions. This is an important election year, both in France and in the U.S., a time for all concerned citizens to make their opinions known, to  weigh in and make a difference. The French have just given former conservative president Sarkozy the boot, and newcomer François Hollande has promised to withdraw all French combatants from Afghanistan by the end of this year.  We are waiting for the results of legislative elections, mid-June.  As of November, the American electorate will have named someone to take the helm for the next four years.  Along with our NGO activities, we are also fully responsible as political actors, doing our utmost to ensure that our elected "leaders" trace for all of us a truly just republic - what Plato was already advocating 24 centuries ago.  Stand up and be counted !


Dessin d'enfant - "La Paix" / Child's Drawing - "Peace"
 War Remnants Museum -  Annex - Saigon



lundi 21 mai 2012

AIDE AUX POPULATIONS MARGINALISEES / DEVELOPMENT PROJECTS FOR DISADVANTAGED COMMUNITIES


ANGLOPHONES, Please Scroll Down ...

Anh (Project Manager) - "Children's Hope in Action" - Hoi An

Recherches sur le terrain: comment soutenir les populations les plus marginalisées...
           
          Dans n'importe quelle société dite "civilisée", il va sans dire qu'il incombe à tous de venir en aide à ceux qui ne peuvent pqs s'aider eux-mêmes: les enfants, les handicapés, les personnes âgées.  On doit nourrir les tout-petits, soutenir ceux dont les capacités sont différentes, dispenser les aînés de travailler - c'est la définition même de la "solidarité"...  Tout le long de la mission Vietnam 2012, EW s'est efforcée de répondre à une question difficile : que faire pour ceux que l'on dit "faibles" ou "vulnérables" ou difficilement embauchables - mais dont la dignité et l'auto-suffisance nécessiteraient un vrai salaire ? 


          Cette interrogation a conduit EW à frapper à beaucoup de portes.  Projets pour enfants de la rue qui ont besoin d'un grand soutien et d'une formation leur permettant de s'affranchir d'une enfance brisée...  Parcours de formation pour les handicapés adultes pour qu'ils deviennent socialement et économiquement indépendants...  Programmes pour des communautés ethniques dites "arriérées", condamnées à l'analphabétisme et à une vie de pauvreté endémique.  Une étude approfondie de ces diverses approches devrait permettre à EW de mieux indentifier des facteurs de réussite et de mieux les reproduire, à tous les niveaux.


Vannerie à partir de papier d'emballage de bonbons - HWH /
HWH Baskets made out of candy wrappers - Hue
Enfants blessés, communautés blessées

           Les enfants sont le fondement de toute nation mais, au Vietnam, EW a trouvé des foyers brisés, de la violence domestique, des abus sexuels et des trafiquants d'enfants.  De jeunes adolescents de familles pauvres ou ethniques sont bernés - voire même kidnappés - et envoyés à des centaines de kilomètres de chez eux (y compris en Chine), où ils sont réduits à l'état d'esclaves comme vendeurs ambulants, ouvriers textiles ou prostituées.  

          CHIA- Children's Hope in Action, ONG d'origine australienne, s'est engagée à améliorer la vie et l'avenir de tels enfants (âgés de 12 à 18 ans) en leur offrant un lieu de vie, de la nourriture, des soins médicaux et une aide psychologique.  CHIA a une approche ferme concernant la réinsertion : tous les bénéficiaires doivent reprendre le chemin de l'école s'ils veulent garder leur place. "Tous les enfants ont leurs propres rêves d'avenir", selon Anh, directrice du Programme à Hoi An.  "Les plus jeunes retournent à l'école et les plus âgés sont libres de choisir une formation quelle qu'elle soit".

Huy, jeune sourd à la boutique HWH /
Huy - a Young Deaf Boy in the HWH Shop - Hue


          Streets, fondée en 2007, par un New-Yorkais influent, et basée au coeur du quartier touristique de Hoi An, a entrepris d'utiliser de la "bonne cuisine pour aider les enfants".  Le manager, Phan Phu Anh, nous a expliqué que les subventions recueillies par l'ONG permettent de loger et nourrir les enfants de la rue, de leur offrir des cours d'anglais, ainsi qu'une formation intensive de cuisine et de gestion hôtelière sur deux ans.  Les dizaines de diplômés de l'ONG ont tous fini par se découvrir et accéder à une carrière - de bons jobs partout au Vietnam - dans le secteur touristique.

          Une autre initiative locale, qui date de 1994, poursuit des objectifs similaires.  Le centre de formation Hoa Sua accueille des enfants de la rue ou des adolescents handicapés, leur assurant un cours intensif dans la restauration de qualité, grâce à ses partenariats avec, par exemple, la pâtisserie Baguette et Chocolat à Hanoi. Les anciens quittent le programme avec de solides connaissances et tous trouvent de bons emplois en tant que restaurateurs et traiteurs.

2 jeunes enfants de la rue - dortoir de CHIA
2 Young Street Kids Living in the CHIA Dorms - Hoi An


          Michael Brosowski, d'origine autralienne, a lancé le Dragon Bleu (DB) il y a 10 ans et, avec une équipe de plus de 40 personnes et un budget de plus de $ 600.000 par an, est sur le point d'agrandir ses locaux afin d'accueillir un plus grand nombre d'enfants - certains âgés seulement de 6 ans.  Beaucoup sont des enfants de la rue, certains sont handicapés physiques ou mentaux.  DB offre le gîte, le couvert, un soutien psychologique et du tutorat.  L'ONG est également très active dans sa lutte contre les trafiquants d'enfants - à Saigon, à Hue et dans les zones montagneuses le long de la frontière chinoise.  L'espoir est que le nombre d'enfants embarqués dans de telles galères diminuera.

Personnes dont les capacités sont différentes - 3 exemples...

          Deaf5Colors de Hanoi emploie actuellement environ 30 travailleurs sourds, soit en tant que producteurs d'une petite gamme d'objets artisanaux pour touristes (marque-pages, cartes, calendriers...), soit en tant que vendeurs ambulants qui écoulent la marchandise à six points de vente dans le vieux quartier de la capitale.  Dao Huy, chargé de vente depuis deux ans, est enthousiaste et fier de son indépendance financière - malgré un long trajet à faire en scooter pour regagner son village.  Mais il a d'autres rêves : "en fait, un jour, j'aimerais bien aller vivre en Europe", avoue-t-il.

          Healing the Wounded Heart (HWH), entreprise sociale financée à l'origine par des capitaux occidentaux, est basée à Hué.  Elle emploie une trentaine de travailleurs en tout - la plupart sourds, mais également de jeunes adultes handicapés physiques.  Huy, 21 ans, nous montre la boutique avec sa gamme impressionnante d'articles d'artisanat de qualité dont un grand nombre ont été fabriqués à partir d'emballages recyclés, de canettes, de bouts de fils électriques.  Le local est bien situé, les prix à l'occidentale (carrément affichés en dollars et non en dongs) et l'équipe est aussi enthousiaste qu'innovante. (Lors de notre visite, Phuong, manager, enceinte et en fauteuil roulant, a admiré nos chapeaux de soleil indiens, nous demandant si elle pouvait en dessiner le modèle. Dans un avenir proche, il est probable que Hué sera inondé de nouveaux chapeaux de soleil, fabriqués à partir de matérieaux recyclés !)

Tuong - Atelier de Reaching Out - Hoi An /
Tuong - weaver - Reaching Out Workshop
          Le programme est d'autant plus intéressant qu'il a su former d'importants partenariats.  D'une part, l'ONG a reçu l'appui de nombreuses célébrités de passage - telles que S. Spielberg, G. Clooney, A. Joly, Leo di Caprio, Oprah... D'autre part, elle a noué des liens étroits avec le Collège de Médecine de Hué ("OGCDC") qui assure la prise en charge des enfants physiquement handicapés (appareils, physio-thérapie...).  Tous les bénéfices dégagés sont coupés en deux - la moitié pour la formation, un lit en dortoir, un salaire décent et des avantages pour les travailleurs handicapés et l'autre moitié pour financer la chiurgie cardiaque pour des enfants pauvres de la région. Huy était fier de faire partie intégrante de cette chaîne de solidarité.  Il nous a montré les photos des petits ayant déjà bénéficié d'une opération lourde.  "Nous suivons tous ici les enfants et prenons régulièrement de leurs nouvelles", nous a-t-il dit en langue des signes.

          Reaching Out - Hoa Nhap mérite une mention spéciale car il s'agit d'une ONG qui non seulement a pris naissance au Vietnam, mais également à l'intérieur de la communauté des handicapés elle-même.  Le fondateur et directeur, Binh, en fauteuil roulant, avait déjà une solide expérience professionnelle antérieure et pensait qu'il pouvait apporter sa propre pierre. Donc, en 2001, il a convaincu le gouvernement local de Hoi An de lui louer une maison centenaire dans la zone inondable de la ville pour un prix raisonnable.


Kieu - Artisane Sourde - qui signe son nom = la lettre "K" sur la joue - Hoi An /
Kieu - Deaf Artisan in Hoi An who is signing her name - the letter "K" on her cheek

          De jeunes filles sourdes apprennent la broderie et la couture, les jeunes gens comme Tran Chi Kieu, s'initient à la bijouterie et au travail du métal et à l'encadrement.  Une société japonaise a répondu favorablement à une demande de rénovation du bâtiment et des volontaires lointains (Europe, Canada) viennent régulièrement proposer des formations supplémentaires (internet, design).  Ho Viet Dung, chef de vente et handicapé physique, nous explique que la plupart des 50 travailleurs sont sur place dans les Ateliers, y compris Tuong et Bay - tous deux trisomiques, chargés du tissage de sets de table très colorés.  D'autres encore travaillent chez eux - ceux qui sont de régions reculées ou victimes de l'Agent Orange (produit chimique très toxique, résidu de la Guerre du Vietnam). L'ONG fait le lien en écoulant leur production en ville et en rétrocédant tous les bénéfices de leur travail.  Tous reçoivent une formation, un bon salaire, et de multiples avantages (repas et logement subventionnés, retraite...) et un contrat CDI (48 heures par semaine).  "Il est très important que tous se sentent sécurisés dans leur travail", nous indique Dung.  "Cela crée un sentiment de solidarité et un engagement durable".


Cuisine d'Application - Streets - Hoi An /
Streets Kitchen for Apprentices in the Tourist Industry - Hoi An

Communautés dites "arriérées" - les pauvres en milieu ethnique...

          Il y a plus de 10 millions de citoyens vietnamiens qui proviennent d'un des 50 groupes ethniques, divisés en cinq grandes familles linguistiques.  La majorité de ces populations sont "handicapées" socialement et économiquement, souvent sans pouvoir subvenir à leurs besoins essentiels (nourriture suffisante, logement décent, éducation, accès aux soins...  Voir l'article EW sur la communauté Van Kieu - 14 avril 2012).

          EW avait espéré s'engager dans un projet de développement économique avec des femmes Hmong dans la région du Nord-Ouest, mais les conditions n'étaient guère propices.  Le gouvernment considère que ces régions - réputées collaborationnistes pendant la Guerre et peu aimées de la population Viet - sont très politiquement "sensibles".  Il craint des soulèvements éventuels de la part de ces ethnies... Nos partenaires, alors, dans le contexte actuel, estimaient que l'heure n'était pas encore venue de mettre en oeuvre ce projet.

Michael Brosowski - Director - Blue Dragon - Hanoi

           Un regroupement d'ONGs internationales a déjà pu commencer à creuser un sillon dans ce milieu depuis 16 ans.  Il s'agit d'Oxfam, d'un groupe hollandais et du Comité Central des Mennonites. Ils ont ensemble fondé Craftlink, entreprise sociale à but non-lucratif.  L'objectif est d'aider les producteurs ethniques à trouver des marchés pour leur magnifique artisanat - le tissage des Thais Noirs et des Nungs, par exemple. Craftlink apporte son aide dans divers domaines : design de nouveaux produits, comptabilité, contrôle de qualité et vente.  Il y a deux salles d'exposition au centre de Hanoi et une 3è au sein du Musée d'Ethnographie de la capitale.  Un effort est fait pour l'exportation.  De telles initiatives pourraient être reproduites et les opportunités de vente améliorées, garantissant ainsi un véritable salaire aux producteurs d'origine tribale.


T-Shirts vendus par Blue Dragon pour aider à subventionner ses activités /
Blue Dragon T-Shirts on sale to help finance the group's activities

CONCLUSION 

          Il est évident que certains programmes ne seront jamais "autonomes économiquement" ou "rentables" (soutien aux enfants handicapés, par exemple). Toutefois, dans la mesure du possible, EW s'efforce d'assurer une autonomie financière à long terme, à la fois pour les individus et les programmes dans leur ensemble. L'objectif est d'amener les populations à subvenir à leurs propres besoins, plutôt que de dépendre d'une "aide charitable"... Dans ce but, et à la suite d'un travail de terrain en profondeur sur les "communautés marginalisées" au Vietnam, EW a identifié les points suivants qui peuvent servir de lignes directrices :


- Formation. Il est indispensable d'offrir de nouvelles compétences aux "plus démunis" (formation professionnelle, communication, informatique...)


- Services de soutien indispensables - tels que conseils gratuits, études de viabilité économique, analyse des produits et des marchés...Aide à l'identification d'atouts potentiels même au sein des zones ou des populations les plus "opprimées"...


- Financement. Fournir un capital de départ, des fonds de roulement, des programmes de microcrédit est certainement un bon investissement pour aider les plus vulnérables à prendre un réel envol. (Avec utilisation éventuelle d'un co-financement - où EW et d'autres collecteurs de fonds peuvent co-sponsoriser un projet spécifique. A titre d'exemple, EW et le Parlement européen se sont associés pour le projet d'élevage de chèvres à Palani, Tamil Nadu, Inde du Sud...)


- Préférer les initiatives des populations concernées plutôt qu'un modèle imposé par l'extérieur. Des projets qui ont pris forme à l'intérieur d'une communauté donnée ont plus de chance d'obtenir un vaste soutien et de bénéficier d'un bon suivi. Un grand bravo aux initiatives de ces populations.


- Partenariats. Solliciter d'autres ONG, d'autres acteurs locaux (gouvernement local...) et tout autre sponsor ou soutien significatif (à Hué, par exemple, la validation par des célébrités est un énorme encouragement pour d'autres clients potentiels). La création et le développement de réseaux sont toujours des atouts considérables. Ouvrir les projets autant que possible en liant le sort des diverses populations.


- Visibilité/Communication. Le succès d'un projet "auto-assisté" sera d'autant plus assuré s'il est largement connu. (Reaching Out et Craftlink, par exemple, ont des ateliers dans les zones touristiques, même si la plupart des producteurs vivent au loin, dans des régions rurales). Les nouveaux medias (internet, blogs, facebook, etc...) peuvent aussi jouer un rôle important.

(Voir plus loin pour d'autres belles photos !)

English-Language Version :

Fact-Finding : How to Reinforce Society's Most Disadvantaged Populations

          In any "civilized" society, it goes without saying that it is incumbent upon all to care for those who are utterly unable to care for themselves : children, the severely handicapped, the elderly.  Babes need feeding, the disabled need support, the aged should no longer have to work - this is the very definition of "solidarity"...  Yet, throughout the EW 2012 Mission, EW actively sought to try and answer a difficult question : what about those individuals who fall in the "gray zone" ?  What about those who are reputed "weak", or "vulnerable" or "unemployable", yet whose dignity and self-sufficiency require an autonomous source of income ?

          This has taken EW down many paths, knocking on many doors. Projects for street kids who need intensive help and training so as to build a bridge from a broken childhood towards a brighter future.  Training schemes to help handicapped adults become full members of society, economically and socially.  Programs for "backward" ethnic communities that have been relegated to a life of illiteracy and endemic poverty.  A careful study of such diverse programs ought to allow EW to better identify those factors which guarantee success and enable us to better replicate them throughout our own structure, at every level.


Atelier HWH - confection de bols en fil électrique de récupération /
At the HWH Workshop - Making bowls out of recycled electric wire...

Wounded Children, Wounded Communities


          Any nation's children are its vital building blocks, but in Vietnam we came across broken homes, domestic violence, sex abuse and criminal gangs trafficking in children.  Young teens from poor or ethnic families are duped - or sometimes actually kidnapped - and sent hundreds of kilometers from home (or even across the Chinese border) where they are reduced to veritable servitude as street vendors, garment workers, or prostitutes...

          Australian-sponsored CHIA is committed to "improving lives and saving futures" for such "wayward" children (ages 12 to 18) - with halfway houses, free food and lodging, medical and psychological support and a "tough-love" approach to reinsertion : all participants must take up schooling or lose their beds.  "All kids have their private dreams", indicated project manager Anh. The younger kids are back in school, but the older ones are free to pursue any kind of training or educational opportunity". 

Phuong de HWH qui porte notre chapeau de soleil indien ! / 
Phuong from HWH wearing an EW Indian sun-hat ! (Hue - Central VN)

           Streets - founded in 2007 by a major US. player and based in the heart of the Hoi An tourist district - has set out to "use good food to help good kids".  Manager Phan Phu Anh explained that donor subsidies provide street kids with room and board, English-language tutorials, and an intensive 2-year training program in cooking and hotel management.  Evidently, all the program's scores of graduates have found themselves and a new career, and have gone on to find good jobs across Vietnam in the burgeoning tourist sector.

          Another local initiative, created in 1994, has similar objectives.  The Hoa Sua Training Center takes in street kids or handicapped teens and provides them with training in the upscale restaurant business, through its partnerships with the Baguette et Chocolat Pâtisserie in Hanoi, for example. Graduates leave the program with solid restaurant and catering skills and are all finding good jobs.


Monsieur Lam - Restaurant Blue Dragon - Hoi An

          Australian-born Michael Brosowski founded Blue Dragon (BD) ten years ago and - with a Hanoi-based staff of over 40 and a current annual budget of upwards of 600,000 $ per year - will soon be expanding so as to accommodate even more kids - some as young as age 6.  Most are street kids, some are physically or mentally disabled.  BD provides safe shelter, psychological support, educational tutorials, and is also very active in trying to shut down trafficking groups - in Saigon, in the Hue area and in the poor mountainous areas along the Chinese border - to ensure that fewer children are getting sucked up into such dire situations in the first place.

The "Differently-Abled" - 3 Examples...

          Deaf5Colors in Hanoi currently employs about 30 deaf workers, either as producers of a small line of handicrafts geared to the tourist trade (bookmarks, hand-made cards, calendars...) or street vendors responsible for sales at six different sites throughout the city.  Dao Huy, sales manager for the last 2 years, is enthusiastic and proud to earn a living wage. Nonetheless, he has a disagreeably long scooter commute from his native village and other dreams.  "Actually, one day, I'd like to move to Europe !", he confessed...         


Bay - Salariée de Reaching Out / Bay - RO weaver


          Healing the Wounded Heart (HWH), also a Western-financed start-up, is based in Hue.  There are about 30 workers in all - most deaf but also some physically handicapped young adults.  Huy, age 21, showed EW around the showroom with its impressive variety of high-end handicrafts, many of which have been made out of recycled materials such as candy wrappers, coke cans, and cast-offs from electricians.  HWH has a well-situated locale, Western prices (all quoted in US. dollars, not VN dongs !) and an eager and innovative team.  (When we visited, office manager Phuong, pregnant and in a wheel-chair, took one look at our folding Indian sun-hats and immediately asked if she could draw a copy of one...  In the near future, it seems highly likely that Hue will be inundated with well-crafted HWH copycat sunhats, made from recyclables !)

          The program is all the more interesting as it has been able to make important partnerships.  Celebs like S. Spielberg, G. Clooney, A. Joly, W. Allen, Leo di Caprio, Oprah have all visited and given strong endorsements, for example.  HWH relies on the Hue College of Medecine ("OGCDC") for its outreach with local disabled children and all HWH proceeds are split 50-50 : one half for a decent wage and benefits for the handicapped workers and the other half is used to finance heart surgery for poor Vietnamese kids.  Huy was proud to be a meaningful link in this chain of solidarity, as he pointed to the pictures of the children who had already benefited from their cardiac operations.  "We love to follow the kids and check in on how they're doing", said Huy in sign language.


HWH - Sacs à partir de canettes ! / Making bags out of coke cans !

          Reaching Out - HOA NHAP (RO) merits special mention as it an NGO which germinated not only in Vietnam but within the "handicapped" community itself.  Founder and Director, Binh, wheel-chair-bound, had earlier work experience and believed he could help make a major contribution.  So, in 2001, he convinced the local government in Hoi An, to lease a beautiful centuries-old house in the city's flood zone for a very reasonable price. Deaf girls learned embroidery and sewing, male counterparts - like Tran Chi Kieu - studied jewelry making, metal work and picture framing... A Japanese group willing to renovate the building came on board, and volunteers now regularly come to offer free supplementary training (computer literacy, art design) from as far away as Canada.  Ho Viet Dung, a sales manager with one severely withered arm, explained that most of the 50 or so staff work on site - including Downs-afflicted Tuong and Bay, who churn out colorful hand-woven place mats. For those whose handicaps keep them at home (including the rural poor and 3 victims of Agent Orange...), Reaching Out serves as a conduit, selling their piece-work in town and retroceding the profits.  Everyone receives training, a living wage and benefits (free lunch, subsidized housing, retirement and health insurance) and a long-term contract (48 hours per week).  "It's important that everyone feel secure in their job", indicated Dung. "This fosters a sense of solidarity and long-term commitment".


Reaching out - Réunion de toute l'équipe / RO Staff Meeting in Hoi An

"Backward" Communities - The Ethnic Poor...

            There are well over 10 million Vietnamese citizens who come from one of the 50+ ethnic groups made up of 5 different major linguistic families.  The majority of these peoples are socially and economically "handicapped" - often without access to the "basics" (enough food, decent housing, access to education and health services). (See EW's earlier blog on the Van Kieu tribe - 14 April 2012).

       EW had hoped to do more outreach, including a possible eco-development project with some Hmong women in the far northwestern region, but conditions were not propitious.  The government considers that these areas are highly "sensitive".  There is often little love lost between the Viet population and the ethnic minorities - reputed to have been US. stooges during the war.  There is fear that these villages are potential hot-beds of dissent.  Our partners were afraid of police surveillance and a possible crack-down should we move ahead at this time.



"Showroom" de RO - Hoi An - batiment renove par une ONG japonaise  /
Reaching Out's building was renovated by a Japanese NGO

          One major coalition of international NGOs has already been able to make inroads towards the economic self-sufficiency of some of these peoples 16 years ago.  Oxfam, a Dutch development group and the Mennonite Central Committee all came together to found Craftlink, a non-profit social business. The goal is to help ethnic producers find markets for their splendid handicrafts- Black Thai and Nung weaving, for example.  Craftlink gives assistance with the design of new products, with accounting and quality control, and with sales.  There are two showrooms in downtown Hanoi - visited by President Clinton himself in the 1990s - and another inside the gift-shop of the capital's fabulous Museum of Ethnography.  There is even an effort at foreign export.  Such initiatives could be replicated and other sales opportunities widened, thereby guaranteeing a true living-wage to ethnic producers.


Enseigne - Restaurant d'Application / The Front of the Streets' Restaurant - Hoi An

CONCLUSION

          Obviously, some programs will never be "economically self-sufficient" or "profitable" (support for handicapped children, for example).  Yet, in as much as possible, EW tries to ensure the financial autonomy of both individuals and overall programs in the long term. The goal is to get folks up and able to meet their own needs, rather than to rely on "charity"...  Toward this end, and after extensive field work in the area of "marginalized communities" in Vietnam, EW has identified these areas as ones of ongoing focus for the group :


- Training. It is capital to provide a new set of skills to the "disadvantaged" (professional training, basic communication, computer literacy...)


- Necessary support services - like free consultancy, economic viability studies, product and market analysis... Help identify the potential strengths within even the more "downtrodden" areas or populations...


- Funding.  It is surely a wise investment to provide seed money, revolving funds and micro-credit schemes - to help the most vulnerable get a real start.  (This can be accomplished with joint-funding, whereby EW and other fundraisers co-sponsor a particular project. For example, EW and the EU Parliament worked together on the goat-rearing program in Palani, Tamil Nadu...)


- Prefer a "bottom-up model", rather than a "top-down" one. Projects that actually germinated within a given community are more likely to gain widespread support and be met with follow-through. Thumbs up for a grassroots approach.


- Partnerships - Reach out to other NGOs, other local actors (local government...) and any other meaningful sponsors or backers (like the celebrities in Hué whose support is a huge endorsement for other potential clients). Networking is a huge asset, always.  And be as inclusive as possible; link the fate of one population to that of all those around when designing a program.


- Visibility / Communication.  Any self-help program is more likely to succeed if the folks involved are successful in getting the word out (Reaching Out and Craftlink, for example, have workshops in tourist areas, even if many of the actual producers live far away, in rural areas). Here modern social media (internet, blogs, facebook, etc) may also play an important role.



samedi 12 mai 2012

FLORILEGE

La mission EW 2012 est sur le point de se terminer.  Nous posterons encore quelques articles, toujours en cours de redaction, mais en attendant, voici un florilege d'images...


The 2012 EW mission is winding up. We'll soon be posting a few more articles about the work accomplished.  In the meantime, here are some  recent photos to enjoy...




Restaurant de rue le long de la Riviere Thu Bon /
Outside Eaterie along the Thu Bon River




Bebe endormi dans un hamac au Marche de Phnom Penh /
Baby sleeping in hammock inside Market in Phnom Penh


EW tient a remercier de tout coeur les personnes ci-dessous sans lesquelles cette mission 2012 n'aurait pas pu reussir...
(Veuillez regarder jusqu'au bout pour decouvrir tous les noms et toutes les belles photos de cette region du monde) :

EW would like to express deep gratitude to the following people without whose support this 2012 mission would not have been a success...
(Keep scrolling to the very end to see all the names and the pictures of this beautiful part of the world):


Petite fille en train de faire la lessive - Ile de Koh Dach au Cambodge /
Little girl doing the hand-wash along the Mekong on Silk Island, Cambodia

"Chaton aux Legumes" - dans la cuisine du restaurant "Bai Saigon" / 
Kitty hiding among food trays in the outdoor kitchen of "Bai Saigon" restaurant
France :


Francine ("Chauthi") CIAVALDINI
Dominique et Isabelle BODIN-FEAT
Claudine AURIAULT
Mme. PUM


EW au travail sous une moustiquaire a Koh Dach /
EW Working Under the Moquito-Netting on Koh Dach, Cambodia


Transport de paniers sur une bicyclette /
Baskets Transported by Bike in Saigon

Nature morte / Restaurant Still-life

Ho Chi Minh Ville / Ho Chi Minh City (Saigon):


Nguyen van Nghiem - Hieu va Thuong
Tran Hien
Quynh Lan Duong
Hong Van
Giang  (et merci pour le concert ! / thanks for the concert !)


Jeunes Moines en visite au Palais Royal /
Young Monks Visiting the Royal Palace in Phnom Penh




 Work by One of Many VN's Many Copy-Artists

Cambodge / Cambodia :

Sonna et Dominique MAM
Monsieur et Mme. LIM
Melle. Chikraya 
Equipe - Clinique de Niroth / Niroth Clinic Staff





Marionnette au marche russe de PP / Puppet for Sale in Phnom Penh's "Russian Market"

"Oncle" Sum - photographe de service - dans les Annamites  /
"Uncle" Sum - Roving Photographer in the Annamite Mountains...
"Oncle" Ho - dont le portrait se trouve dans toutes les ecoles /
Uncle Ho - Whose Portrait is in Every VN Classroom

Hue :

The Hieu va Thuong "Uncles" :
Oncle Dinh et sa femme / Uncle Dinh and his Wife
Oncles Nam, Sum, A, Viet
Duong Phuc - et toute sa famille / Phuc and all her family
Do Thi My - et toute sa famille / My and all her family
Christian Kaufl et son fils / C. Kaufl and his son
Huy et Phuong de l'Association Healing the Wounded Heart -
          et tous ceux de l'atelier / Huy and Phong
          and all those in the HWH workshop  (*)



Babioles a vendre devant l'un des Tombeaux Imperiaux de Hue /
Trinkets for Sale at one of the Imperial Tombs Outside Hue

A l'interieur de la Cite Interdite de Hue pendant le Festival Culturel International / 
Inside the "Purple Forbidden" City of Hue during its International Cultural Festival

Scene de rue / Street scene on a hot afternoon




Quang Tri :


The Hieu va Thuong "Uncles" :
Oncle  Vien
Oncle Ta
Oncle Tan


Autel chez Phuc / A Small Altar inside Phuc's House

Hoi An :


Mr. Nam, Hoa and those in charge of Blue Dragon, Hoi An
          (Nam - responsable du Blue Dragon - et Hoa).


Those in charge of Reaching Out - "Hoa-Nhap" -
          and Ho Viet Dung, Kieu, Tuong and everyone in the workshop (*)
          (Dung, Kieu, Tuong et tous ceux de l'atelier Reaching Out).


Those in charge of Children's Hope in Action -
          R. Morley and Anh, Children's Home - Manager
          (Les responsables de CHIA, surtout Anh).


Those in change of the Streets Project - Good Food Helping Good Kids -
          Mr. Phan Phu Anh, Manager
          (Phan Phu Anh, Manager, Streets Project).



Lampions a Hoi An / Hoi An Lanterns



La grand-mere de My - 87 ans /
Do Thi My's 87-Year-Old Grandmother


Hanoi :

Tran Yen - Investment and Development Corporation - ITD - Bac Ninh
Mr. Michael Brosowski - Blue Dragon, Hanoi
Mrs. Lan - and Hoa and Phong - Craftlink
Dao Huy Thang - Deaf5Colors
Mrs. Thu - Ethnic Travel - Insight into Vietnam
Bao Tang Dan Toc Hoc - Hoa Sua Training Restaurant 


Arriere-Cuisine  / Courtyard Kitchen


Fillette / Little Girl Playing

                   

Communaute Hmong
And from  the Hmong Tribal Community :

Ly Pilou
Ly Nhu

Offrandes au Temple / Temple Offerings



Connexion internet typique - scotchee sur le mur ! / 
A typical internet connection - scotch-taped to the wall !


Et a tous nos membres et amis, bienfaiteurs et donateurs, sponsors, et lecteurs - de par le monde ! MERCI !

And to all of our members, friends, well-wishers, donators, sponsors, and readers - from around the world ! THANKS !


(*) -  (Tous ces echanges se sont deroules en grande partie en langue des              signes / These exchanges were largely conducted in sign language...)