lundi 30 mars 2015

RAIN-WATER HARVESTING IN TAMIL NADU / RECUPERATION D'EAU PLUVIALE AU TAMIL NADU



ANGLOPHONES, PLEASE SCROLL DOWN!



RECUPERATION D'EAU PLUVIALE AU TAMIL NADU (Projet "Ooranie II")


Croquis d'un Ooranie / Simplified Diagram of an Ooranie 
   
          L'un des premiers objectifs de la mission EW 2015 en Inde du Sud etait d'analyser les besoins sur le terrain et de mener une etude de faisabilite concernant un autre grand projet hydraulique dans la «Ceinture Seche" autour de Tuticorin (Tamil Nadu).

          Depuis plus de 10 ans, notre ONG travaille activement dans le domaine de la recuperation des eaux de pluie dans cette zone semi-aride.  EW, dans un premier temps, avait installe des systemes "RWH" contenant 10, 000 litres chacun - adosses a une ecole primaire.  De cette façon, nous pouvions assurer un approvisionnement en eau potable aux enfants et a leurs familles. En outre, ces installations permettaient aux ecolieres de rester scolarisees, plutot que de parcourir de longues distances pour aller chercher l'eau au puits - corvee quotidienne qui leur incombait ...

          
   
Mr. Nagarajan, Specialiste de developpement rural, et un assistant - au bord d'un ooranie en attente de restauration / Mr. Nagarajan (Rural Development Specialist) and a field animator standing on the edge of an Ooranie waiting to be restored

          A partir de 2012, cependant, EW a decide de redoubler d'efforts dans ce domaine en lancant le projet connu sous le nom "d'Ooranie I". ("Ooranie" designe, en langue tamoule, un grand etang ou un reservoir destine a recueillir les eaux de ruissellement de la mousson).  Cette operation de deux ans a connu un tel succes que tous les membres de notre ONG ont decide, avec enthousiasme, de lancer un projet similaire dans la meme region, et ce, avec l'aide de son partenaire local - SCAD ONG, base a Tirunelveli (TN).

          La premiere question a laquelle il fallait repondre etait de savoir si le projet initial avait donne entiere satisfaction.  Une fois restaures, les ooranies etaient-ils encore en bon etat de fonctionnement, de meme que toutes les infrastructures afferentes ?  Est-ce que les villageois beneficiaient toujours d'assez d'eau potable ?  Est-ce que les membres des Comités d'Eau locaux - apres leur formation intensive - avaient ete en mesure de gerer par eux-memes tous les aspects de l'operation ?  En plus des problemes hydrauliques et financiers, le projet comportait un elevage piscicole...  Est-ce que celui-ci avait veritablement contribue a ameliorer a la fois l'alimentation et le revenu familial ?
          
          
Un "puits ouvert" - desormais interdit  /  An Illegal "open well"

          Ces questions ayant toutes reçu des reponses positives, il n'y avait pas d'obstacle au renouvellement d'un tel projet dans la partie plus au nord de la Ceinture Seche - ou vivent, autour de Vilathikulam, des agriculteurs, tres pauvres, subsistant a peine d'une agriculture non irriguee.  Dans un premier temps, EW a participe a des visites sur le terrain, avec le concours de Monsieur G. Nagarajan - specialiste du developpement rural au SCAD.  En parallele, de nombreuses reunions etaient organisees avec des experts en horticulture et pisciculture - Messieurs Kannan et Velmurugan - rattaches a l'Institut d'Agronomie du gouvernement tamoul ("KVK"). Cela a permis de peaufiner l'ensemble du projet.

          Il est clair que de nombreux villages souffrent en fait d'un manque d'eau potable. Pour selectionner des zones specifiques d'intervention, cependant, l'un des facteurs-cles etait le degre de motivation des villageois eux-memes.  EW et ses partenaires locaux devaient s'assurer que les beneficiaires eventuels etaient prets a suivre une formation intensive et a fournir une quantite considerable de travail benevole.  Les villages qui se sont montres les plus interesses s'y sont engages.  Ils ont meme consenti a voter une "taxe-eau" pour assurer le succes a long terme du projet.


Inde du Sud et la zone d'intervention - Vilathikulam (Sri Lanka se trouve a droite) / South India and the new project area - Vilathikulam (Sri Lanka is off to the right) 


      Le projet de developpement integre dans le District de Vilathikulam ("Ooranie II") comprendra les principaux elements suivants:

- Election des membres des "Comites d'Eau" dans chaque village - dont la responsabilite sera de gerer et de controler l'infrastructure qui restera la propriete collective du village.
- Formation approfondie pour ces memes personnes - dont 50% seront des femmes.
- Creuser, elargir, curer le fond des ooranies abandonnes
- Nettoyer et degager les chenals qui conduisent l'eau vers les Ooranies
- Renforcer l'ensemble de la maçonnerie (mini-barrages, ponts d'enjambement, etc ...)
- Introduire 10,000 alevins dans chaque ooranie - ces poissons representent un rare apport de proteine dans la région et la vente du surplus garantira des revenus supplementaires aux familles.
- Formation complementaire pour les 16 groupes "d'auto-developpement", dont 14 sont geres par des villageoises. L'objectif pour tous n'est pas seulement la vente de poissons, mais aussi la creation de nouveaux produits a forte valeur ajoutee ( Ex - Fish Pickle)...
- Reboisement - la plantation autour de chaque ouvrage d'art de 500 arbres - fruitiers et medicinaux - sur les centaines de metres de berges.  Ceci est aussi d'une importance capitale pour eviter l'erosion pendant la periode de la mousson (Octobre a Noel) ...
- Proteger la biodiversite et reintroduire des especes presque disparues en raison de l'absence de grandes etendues d'eau.
- Cours d'alphabetisation pour les adultes (surtout des femmes) et creation d'"Eco-Clubs" - en collaboration avec les equipes pedagogiques locales.



Villageoise tirant de l'eau d'un "puits ouvert", desormais interdit, et presque a sec   / A woman at the village's illegal open well that has just about run dry...

           EW a passe des semaines a fignoler les details precis du «Projet Ooranie II" qui se deroulera sur une periode d'environ 24 mois.  Il a fallu de nombreuses reunions avec les differentes equipes et des visites sur le terrain - suite auxquelles EW et son partenaire local ont enfin pu mettre au point un budget serre et un calendrier realiste des travaux envisages. EW a alors pu commencer a rediger differentes demandes de subventions (publiques et privees).  Notre ONG espere mobiliser le soutien de ses partenaires financiers pour aider a amortir les couts. Si tout se passe comme prevu, les premiers travaux d'excavation debuteront au cours de la "periode seche" cet ete - juste avant le debut de la mousson du Nord -Est a l'automne 2015.  EW vous tiendra informes de l'evolution du dossier.
        

Le fond desseche d'un ooranie a l'abandon  / The dry lake-bed of an abandoned Ooranie 










ENGLISH-LANGUAGE VERSION :

RAIN WATER HARVESTING IN TAMIL NADU (The "Ooranie II Project")


Bord d'un Ooranie a restaurer - et 2 vieilles pompes... / Edge of an Ooranie Awaiting  Restoration - and two old abandoned pumps


           EW's 2015 Mission to South India had, as one of its primary objectives, needs assessment and a feasibility study concerning another major water project in the area known as the Tuticorin "Dry Belt".

          Our NGO has actively been supporting rain-water harvesting systems for over ten years.  Initially, 10,000-liter "RWH" units were installed next to village primary schools - thus providing safe drinking water to children and their families. In addition, this reduced the likelihood of girls abandoning their studies due to the constraints of making long trips to distant wells as part of their daily chores.

Pompe d'un autre age / Antiquated pump
          As of 2012, however, EW decided to expand its efforts with what has been dubbed its "Ooranie I Project" . ("Ooranie" is the Tamil word for a very large water pond or reservoir used to catch and preserve monsoon run-off).  This two-year undertaking led to such spectacular results that membership was enthusiastic about extending its activities in this area, in conjunction with the local partner in the field - SCAD NGO, based in Tirunelveli (TN).

          The first issue was to assess the real long-term success of the initial integrated development project. Once restored, were the ooranies still operational and all check-dams, spill-overs and catchment channels in good working order ?  Were the installations continuing to provide safe drinking water ? Had villagers themselves - after the training provided - been able to successfully self-manage the infrastructure and the fish-farming project included in the original program, so as to enhance their diets and overall family incomes ?

Ecoliers du District de Vilathikulam - des milliers d'entre eux manquent d'eau potable / School children from the Vilathikulam area - thousands of them need safe drinking water
    
    
        Given the thumbs up to all these questions, there were few obstacles to replicating such a  project in the more  northern  part of the Dry Belt - for the poor dry-land farmers around Vilathikulam.  Field visits there were conducted with Mr. G. Nagarajan, rural-development specialist with SCAD.  There were also many meetings organized with the experts in horticulture and pisciculture - Mr. Kannan and Velmurugan who work with the Tamil KVK Institute for Agronomics in Tuticorin - in order to fine-tune the entire endeavor.

          Obviously, there are many villages in need - but one of the key factors in any future success is the degree of motivation of the villagers themselves. EW and its partners in the field were thus particularly looking for those communities  which showed the keenest interest in undertaking the necessary additional training and guaranteeing many hours of free communal work. All villages most seriously interested, in addition to a huge amount of labor-in-kind, agreed to an obligatory, self-imposed "household water-tax" to help guarantee success well into the future.


Un autre ooranie en attente de renovation / Yet another Ooranie waiting to be renovated

           The overall integrated development project in the Vilathikulam area will include these principal features:

-  Election of Local Water Committees in each village - They will oversee and manage the infrastructure - which will remain communal property.
- Adequate training for all Water Committee members - 50% of whom must be women
- Digging, deepening and desilting the old ooranie water reservoirs
- Clearing and unclogging all channels feeding into the ooranies themselves
- Reinforcing the masonry work involved (check-dams, spill-overs ...)
- Introducing 10,000 fingerlings into each pond (enhanced nutrition and  supplementary family income)
- Additional training for all of the 16 area "Self-Help Groups" -
   14 of which are managed by local village women. The goal is not only the marketing of the fish harvest, but also the creation of value-added products and services that such communities might provide (Ex- Fish Pickle)...
- Reforestation - planting 500 fruit and medicinal trees around each "bund" (an ooranie embankment).  This prevents erosion during the monsoon season and also provides valuable products to the entire village
- Enhanced biodiversity and reintroduction of species that have become scarce due to lack of fresh water ...
- Literacy training and the creation of "Eco-Clubs" (environmental awareness for children), in conjunction with the local schools ...



Journaliers agricoles au travail / Landless "coolie" Laborers hard at work

          It took weeks to hammer out the details of the entire 24-month period the "Ooranie II Project" is expected to cover.  This involved numerous staff meetings and field visits, after which EW and its sister NGO were finally able to draft an accurate budget and a detailed time-line.  EW then set about writing a number of grant requests in hopes of finding financial partners to help defray some of the costs involved.  If all comes together as anticipated, then the first actual digging will begin during this summer's "dry period", just in time for the onset of the area's North-Eastern monsoon in the fall of 2015.  EW will keep you posted as per work in progress. 

Chenal a remaconner et a debroussailler  / Clogged Supply Channel that needs masonry work and brush-clearing

vendredi 20 mars 2015

Demandes de Subvention - Joies et Peines / Grant Writing - For Better and for Worse...

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DEMANDES DE SUBVENTION - Joies et Peines...


          Toutes les ONGs partagent un axiome de base : derriere chaque evenement reussi ou chaque operation entreprise, il doit y avoir un investissement en temps et en ressources humaines considerable.  La tache fastidieuse et peu visible de preparation des demandes de subvention ne deroge pas a cette regle.  Elle occupe plusieurs membres EW de Noel au printemps tous les ans.

          Quelques-uns se sont specialises dans les demandes aupres de notre Mairie ou de notre Conseil General de la Vienne.  Le tout nouveau systeme en ligne propose par la ville de Poitiers s'est avere encore moins facile d'utilisation que l'ancienne mouture papier et, quoi qu'il en soit, tout l'exercice reste d'un aleatoire absolu.  Beaucoup de travail, sans aucune garantie de resultats.  Tous les echelons du fameux "mille-feuilles administratif" se trouvent devant un manque a gagner important.  Paris vient, en effet, de reduire de 11 milliards d'euros les budgets des collectivites locales - et donc de toutes les organisations socio-culturelles et ONGs qu'elles soutenaient financierement jusqu'alors.  Les subventions publiques - de toutes origines - ne representaient qu'environ 7% du budget global de EW en 2014.  La moitie de cette somme venait des sources locales, et l'autre moitie d'echelons plus eloignes (Region Poitou-Charentes, Europe)... 


L'Inde - leader mondial en matiere d'informatique... mais ses services publics sont delabres... Il s'agit ici d'un bureau de poste de quartier - un "bureau" vide, de 8m2, ouvert tous les matins (la postiere a refuse que l'on prenne en photo autre chose que le panneau  /  Public services in India, a world leader in IT, are often decrepit...  Here is a neighborhood post office - an empty "office", open mornings.  (The Post-Mistress asked that we photograph nothing other than the outdoor sign).

            Pour pouvoir pretendre a une subvention de la Region, fallait-il encore respecter la date-butoir - qui tombait en plein milieu de la mission EW dans le sud de l'Inde.  Il s'agissait de faire jouer un partenariat prive-public pour aider EW a supporter les couts importants lies a l'Operation "Ooranie II" - a savoir un vaste projet de developpement integre dans la "ceinture seche" de Tuticorin (Tamil Nadu) - restauration des bassins de retention d'eau pluviale, pisciculture et micro-credit, formation des villageois...  Mais tout ce travail administratif, deja tres lourd, commencait a tourner au cauchemar.  De possibles changements d'eligibilite, des taux de financement revises, des conditions dont les clauses pretaient a confusion, de multiples courriels de clarification, et des formulaires toujours plus complexes...  Mary Poppins, elle-meme, aurait rapidement fini sous prozac.

Entree du cyber-cafe de S. Singh a Nagercoil / Entrance to Singh's cyber-cafe in Nagercoil


           EW devait accomplir cette tache, alors qu'elle etait sur le terrain, a Nagercoil, dans le sud de l'Etat tamoul.  Tres peu de "cyber-cafes" - quelques rares ordinateurs "vintage" dont les claviers etaient souvent si anciens que les lettres avaient ete tout bonnement effacees. Des dysfonctionnements electroniques a repetition, de frequentes coupures d'electricite si bien que meme les ventilos cessaient de faire tournoyer l'epais nuage de chaleur au-dessus des tetes des utilisateurs.  Ensuite des tentatives avec des lap-tops empruntes, mais relies au reseau du gouvernement tamoul, excessivement lent.  Essayer de se brancher sur Google Chrome ou Internet Explorer ou encore Mozilla, c'etait l'occasion de mediter sur le cercle de la non-connectivite ("trying to connect")... Il tournait, et tournait encore - avant l'inevitable crash du systeme.  L'Operation "reboot" relevait de l'acte de foi.  Personne n'avait dit que cette demande de "sub" allait etre une mince affaire... 



Sathish Jaya Singh au travail avec la cle USB de notre ONG / Singh hard at work trying to disinfect EW's pen-drive



          Un ami avait indique qu'en cas de probleme, l'ultime recours serait peut-etre le meilleur cyber-cafe de Nagercoil, le "Nett Korner" - tenu par Monsieur Sathish Jaya Singh - qui se trouve en face de l'Hotel des Impots de la ville, a 10 minutes en auto-rickshaw.  Bien que EW ne croie plus ni au Pere Noel ni a la petite souris, l'association croit fermement a la bonte humaine, et Singh en est la preuve vivante.

          Les premieres nouvelles n'etaient pas bonnes : la tour informatique moribonde du cyber-cafe precedent avait infecte la quasi-totalite des fichiers sur la cle USB de notre ONG.  Singh a explique que, d'une maniere generale, tout systeme anti-viral a pour effet de ralentir encore la vitesse des machines tant et si bien que les Indiens preferent la celerite a la protection - quel que soit le risque encouru.  Il a toutefois indique qu'il ferait tout son possible, en utilisant le systeme anti-viral de son propre ordi, pour voir s'il pouvait nous restituer nos fichiers.  Apres plus d'une heure - et une intervention reussie - une seule question se posait : combien EW devait-elle pour une prestation aussi parfaite ? La reponse du patron etait simple :  "Rien du tout. Vous etes ici pour aider mon peuple - c'est mon devoir de vous aider, vous".

          Il ne restait plus que cinq jours avant la date-butoir pour finaliser notre demande.  Singh a donc explique a ses sept employes que, d'ici la, EW allait quasiment demenager dans les locaux du Nett Korner, en utilisant uniquement son propre ordinateur a lui, installe dans un coin au calme.  Heure apres heure, jour apres jour, jusqu'a ce que le travail soit termine...  Discretement, sur le coup de 16h, un membre de l'equipe venait offrir une tasse de "milk-tea" commandee chez Zam Zam, a l'autre bout de l'allee.


Singh et ses employes / Singh and some of his Nett Korner employees 



         Singh , 43 ans et diplome d'informatique lui-meme, est marie a une professeur de mathematique et pere de deux garcons.  Bien qu'il soit un peu taciturne a premiere vue, il parle avec une fierte manifeste de son entreprise, vieille de 15 ans : une vingtaine d'ordinateurs, vente de materiel informatique et services apres-vente, photocopies et scans.  Son visage s'illumine lorsqu'il explique que la satisfaction de ses clients reste sa premiere priorite.  Il reve d'ouvrir un magasin plus grand encore dans les annees a venir.

          EW, un jour avant la date-butoir, a pu terminer sa demande - 26 pages en tout - aupres du Conseil Regional, en vue d'obtenir son soutien pour le "Projet Ooranie II" (de l'eau potable pour 10,000 villageois).  A supposer que tous les fonds se materialisent pour que le projet arrive a terme, les paysans si demunis de la region de Vilathikulam pourront ajouter le nom de Singh a leurs intentions de prieres.     


ENGLISH-LANGUAGE VERSION :

GRANT-WRITING - For Better or for Worse...

       The naked truth about any organization is that behind every successful event or undertaking, there has been a huge investment in time, forethought and hard work.  This is particularly true of grant-writing - a fastidious, behind-the-scenes task which engages the EW team from Christmas to early spring every year. 

          Some members have specialized in seeking local funding from our town hall or our local County Council.  The brand-new on-line system to do so has just proven itself to be even less user-friendly than the earlier paper version and, overall, the situation represents a crap-shoot in terms of possible results. All eschelons of lower government are are sorely strapped for financial resources themselves.  Paris has just axed 11 billion euros in funds that used to trickle down to municipalities and, from there, on down to the different associations and NGOs they previously supported.  In EW's 2014 budget, all public support came to only about 7% of its total income - divided in equal parts between local sources and governmental bodies farther afield.





Sathish Jaya Singh



          Trying to meet deadline for a possible regional grant - particularly targeted to help defray the costs of a second major water project in Tamil Nadu's "Dry Belt" - proved to be a particular challenge.   Possible rule changes since last year, some ambiguous wording, a volley of clarifying e-mails and seemingly ever more complex forms had already guaranteed that this job was more than enough to get Mary Poppins institutionalized and on Prozac.

          EW was trying to get the job done while in the field, in Nagercoil, TN.  The local cyber cafes - with antique electronic equipment and foreign keyboards so old that the letters had been rubbed away - fell victim to multiple dysfunctions and regular power failures, so that even the lazy overhead fans quit their slow churning through the 90-degree afternoon heat...  Borrowed laptops, hooked up to regular government-provided broadband, were exceedingly slow.  To try to log on to Google Chrome or Internet Explorer or Mozilla became an opportunity to meditate on the circling wheel of non-connection - an exercise only to be broken by the inevitable ensuing system crash.  Rebooting became an act of faith.  No one said this was going to be an easy process...




Un client du Nett Korner  /  A Nett Korner client

         An acquaintance indicated that likely the very best internet cafe in Nagercoil was the "Nett Korner" - only 10 minutes away by auto-rickshaw and opposite the Collectorate's Office in downtown - run by Mr. Sathish Jaya Singh. While administrative Fairy God-Mo
thers evidently do not exist, good souls surely do, and Singh is one of them.  

          The first news was that the dying tower of the previous cyber-cafe had infected all files on EW's USB pen-drive.  Singh explained that any anti-virus protection slows systems down even more so that, as a  general rule,  Indian users prefer speed over protection, whatever the risk.  He said he would run everything through his own personal security program and would try to disinfect and recover as much data as possible.  An hour later, after his successful intervention, the only question was how much does EW owe for such celerity and expertise ?  Singh's answer was simple :  "Nothing.  You are here to help my people.  It is my duty to help you."

          With only five days left before our deadline, he told his seven employees that EW would be virtually moving into the Nett Korner.  He made available his own personal computer, set up in a corner.  Hour after hour, day after day, to complete the job...  One of Singh's staff went so far as to discretely offer up mid-afternoon milk-tea from ZamZam's tea-stall down the alley.



Une vingtaine d'ordis, 35 degres C a l'ombre et un seul ventilo... /  20 computers, all generating heat, as are the customers themselves.  What this picture doesn't show is the temperature inside - a good 90 degrees F and one lateral fan...


          Singh, age 43, himself a computer science graduate, is married to a math teacher and has two boys.  He is a somewhat terse fellow but obviously proud of this 15-year-old business which includes 20 computer stalls, electronic sales and service, as well as Xerox and scanning.  He lit up when he said he "loved to satisfy customers" and dreamed of opening up an even larger complex in the future.

          EW was able to get in its 26-page request for regional support for its "Ooranie ii Project" (safe drinking water for roughly 10,000 villagers) - with just one day to spare.  Should all funding come through and the project reach fruition, those downtrodden dry-land farmers of Vilathikulam will now know to include one more name on the long list of their prayers - Singh's.




Helen Henson - logeuse et cuisiniere a Nagercoil lors de la mission EW - merci ! /
And a Special Thanks to Helen Henson at the Nagercoil Guesthouse - who provided many tasty dinners !




vendredi 13 mars 2015

DEVELOPPEMENT DURABLE ET L'AVENIR DE L'INDE EN MILIEU URBAIN / SUSTAINABLE DEVELOPMENT AND INDIA'S URBAN FUTURE


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"DEVELOPPEMENT DURABLE ET L'AVENIR DE L'INDE EN MILIEU URBAIN" (05-02-2015)

         
          EW assistait a cette conference internationale, tenue a l'Universite Francis-Xavier de Tirunelveli (Tamil Nadu), que l'on appelle "l'Oxford de l'Inde du Sud".

       Nous avons souvent souligne, dans de precedents articles, les nombreux aspects de la pauvrete rurale en Inde : manque d'eau potable et d'hygiene, conditions de logement souvent deplorables, malnutrition, taux tres eleve d'illetrisme et mauvaises recoltes...  Dans cette nation qui est essentiellement agraire, trop nombreux sont ceux qui se sont retrouves ecrases sous les dettes et a la merci d'usuriers sans scrupules.  (EW, d'ailleurs, avait participe a la premiere conference nationale sur le suicide en milieu agricole qui s'etait tenue a l'Universite Annanagar de Guntur (Andhra Pradesh) en 2005).




    Parterre de fleurs en guise de bienvenue / Floral design to welcome participants


               Aujourd'hui l'Inde est bien en-dessous de la moyenne mondiale en terme de population urbaine.  La moitie des habitants de la planete vivent en milieu urbain, tandis que ce chiffre tombe a tout juste 31% pour le Sous-Continent (chiffres : recensement 2013).  Parmi l'ensemble de la population citadine, des centaines de millions d'Indiens vivent dans les "mega-villes" - telles que Mumbai, Delhi, Calcutta, Chennai.  Selon les organisateurs de la conference, celles-ci ne peuvent pas supporter le poids de beaucoup plus de nouveaux venus a la recherche d'une "vie meilleure".  Ceci est du au manque de nourriture, d'eau, a l'echec des plans d'urbanisme et a l'inadaptation des infrastructures.  Selon l'un des conferenciers, Mumbai (Bombay) a le plus grand bidonville du monde : deja 7 millions d'indigents dans des baraques et des taudis, le long de la route qui mene a l'aeroport international...

          Donc, si la population continue d'augmenter a un rythme de 1-2% par an (c'est-a-dire 50% superieur au taux de natalite de la Chine), a quoi pourrait ressembler une "Nouvelle Inde" durable ?  C'est la question que tous les intervenants ont abordee sous des angles differents.
   

Inauguration traditionnelle tamoule de la Conference / Traditional Tamil Inauguration

          L'invite d'honneur, Nicholas Falk, fondateur et Directeur de l'URBED en Angleterre, croit, pour sa part, que l'avenir de l'Inde repose sur le developpement des conglomerations de taille moyenne (une cinquantaine de villes indiennes ont plus d'un million d'habitants, et beaucoup plus atteignent une population d'au moins 250,000 - comme Tirunelveli, d'ailleurs). Falk a souligne de graves erreurs commises dans le monde occidental industrialise, en citant quelques malheureux exemples a eviter.  Il faudrait que les pays emergents arrivent a passer directement a l'etape au-dessus ("leap-frogging") s'ils veulent creer un reseau integre de villes "intelligentes". Le developpement durable de celles-ci serait base sur :

-  Preservation et mise en valeur de l'heritage architectural
-  Excellence quant aux transports en commun - ou le pieton est roi
-  Reduction drastique des depenses en energie (+ solaire et eoliennes)
-  Amelioration de la sante, de la nutrition et de l'education
- Creation d'un reseau efficace de pouponnieres d'entreprises pour aider a produire de la richesse veritablement durable...

          De nombreuses communications ont ete presentees lors de "sessions techniques", et les organisateurs ont invite EW a co-dirige l'une de celles-ci. Lubna Suraiya a analyse l'impact des infrastructures sur le developpement economique de l'Inde ; selon elle, le manque de fonds publics et de fonds d'investissement en capitaux a laisse le pays en etat de sous-developpement, et ceci depuis l'independance il y a 60 ans, malgre certains "projets de prestige" (comme la centrale nucleaire toute proche de Tirunelveli et la relativement recente "super-nationale"). 



Conferencieres et le Dr. Nagarajan - Responsable du Developpement (SCAD - Tirunelveli) / Conference Speakers and Dr. Nagarajan - Executive Director of Development (SCAD)

          Le docteur A. Hamil, quant a elle, a presente une communication sur la creation et l'utilisation du "seuil de pauvrete" dont les criteres sont pour le moins douteux.  Des experts indiens ont etabli une definition institutionnelle selon laquelle les citadins sont consideres comme veritablement "pauvres" s'ils disposent de moins de 47 roupies par jour (environ 65 centimes) pour survivre.  Cette somme correspond au prix d'un trajet de bus local, d'une tasse de the prise a un etal, d'une bouteille d'eau et d'un kilo de tomates, selon Hamil.  Une roupie de plus et l'indigent en question n'est plus officellement considere comme pauvre...

          D'autres communications, egalement tres interessantes, traitaient de sujets tels que la disparite en termes de niveau de vie entre citadins et paysans, ou les defis auxquels les groupes femmes d'auto-developpement ("women's self-help groups") doivent faire face, par exemple...  D'autres presentations faisaient etat d'etudes empiriques sur des realites actuelles de la vie au Tamil Nadu.  Le Dr. SAR. Ameena a etudie la tradition de la "maison-cadeau".  Dans des villages cotiers a majorite musulmane, les parents de la jeune mariee doivent inclure dans la dot une maison toute neuve.  Cette pratique a eu des effets tres deleteres sur le plan de l'urbanisme, a fait flamber les prix du foncier, et a degrade l'environnement...  Mme. Ananthi, elle, a souligne la deterioration des conditions socio-economiques de la communaute des potiers de Madurai - 2e ville du Tamil Nadu.


Fleurs de lotus a l'accueil / Lotus Flowers to Welcome all Participants

          Dans les discussions qui suivaient, les questions fusaient de toutes parts.  Les sujets recurrents touchaient notamment la corruption, la production de la richesse "durable" et la gestion des dechets de tous ordres.  Dans un pays de plus de 1,2 milliards d'habitants, cela releve d'une tache absolument herculeenne.  Comment disposer des dechets menagers, des eaux usees, et des rejets industriels ?  (Ce dernier sujet s'est revele etre d'une actualite brulante. le Hindu venait, en effet, de publier la semaine meme de la conference, un grand reportage sur la "Tragedie de Ranipet", dans la region.  La societe Chromates and Chemicals, Ltd. a deverse 450,000 tonnes de dechets toxiques sur une periode de 20 ans, contaminant ainsi la nappe phreatique dans un rayon de 30 kilometres.  Bien que la production ait cesse en 1995, aujourd'hui meme il reste encore un monticule d'une hauteur de 3 a 5 metres de chrome hexavelent - cancerigene bien connu - et qui recouvre environ 3 hectares.  Par comparaison, la situation denoncee par Erin Brockovich concernant les victimes de Hinkley en Californie ne fait pas le poids...)   

     Cette conference internationale a ete l'occasion de riches echanges et EW a ete heureuse de pouvoir y participer.  Cela a permis de mieux comprendre comment l'Inde pouvait, au 21e siecle, tracer son chemin vers un avenir durable.

ENGLISH-LANGUAGE VERSION :


"SUSTAINABLE DEVELOPMENT AND INDIA'S URBAN FUTURE"  (5 February 2015)

     EW was present at this international seminar held on February 5th at Francis-Xavier College in Tirunelveli (Tamil Nadu) - known as the "Oxford of South India".


     Many of our previous blog articles have highlighted the numerous facets of poverty in rural India - lack of safe drinking water or basic sanitation, poor housing, malnutrition, high rates of illiteracy, and crop failure...  All too many members of this overwhelmingly agricultural nation have been squeezed between staggering debt and heavy-handed money lenders...  (EW participated in the 1st pan-national conference on agrarian suicide, held at Annanagar University in Guntur (Andhra Pradesh) back in 2005).


Panel


     Today the country remains far behind the world average in terms of its urbanized population.  Worldwide, half of all the planet's inhabitants now live in cities, whereas the figure falls to just 31% for the sub-continent (figures : 2013 census). Of the hundreds of millions of city-dwellers, many are in the country's "mega-cities" (Mumbai, Delhi, Calcutta, Chennai) which, according to the conference's organizers cannot sustainably bear the weight of many more newcomers in search of a "better life" - due to lack of sufficient food, water, urban planning inadequacies and decrepit infrastructure...  Mumbai (formerly Bombay), noted one conference speaker, has the largest slum in the entire world : 7 million alone living in the huts and shanties out by the city's international airport.


     So, if the population continues to grow at its current 1-2 % per year (a rate 50% higher than the birth rate in China), if rural exodus continues, and if these mega-cities are already saturated, what then might a sustainable "New India" look like ?  This was the question all speakers tried to address from one angle or another.


Dr. Nicholas Falk - URBED


     Keynote speaker, Nicholas Falk, founding director of URBED in England, shared his belief that perhaps India's future lies in the development of the nation's middle-sized conglomerations (roughly 50 Indian cities have a population of over one million, and many more range from a quarter million or more - like Tirunelveli itself).  Falk highlighted some of the serious mistakes made in the Industrialized West - as a cautionary tale of what to avoid here in India.  Hopefully it will be possible to leap-frog over such past planning errors so as to create a future integrated web of "smart" cities that would be truly sustainable, based on :


-  Treasuring past urban roots / protecting "heritage" buildings
-  Creating excellence in mass transit, with pedestrian as king
-  Drastically cutting back on energy use (+ solar and wind power)
-  Improving health, nutrition, and education
-  developing business "incubators" to help create lasting wealth...


     Numerous papers were presented in different "technical sessions", and EW was asked to serve on one of the panels here.  Ms. Lubna Suraiya analyzed the role infrastructure itself plays on overall economic development in India.  A lack of public funding and capital funds has kept the country in a sorry state of under-development, despite some "prestige projects" (like the area's nuclear plant and the relatively new "super-highway"), she stated.


     Dr. A. Hamil assessed the creation and use of the official Indian "poverty line" whose benchmarks are specious at best.  National experts have determined that urban dwellers are "poor" only if they have fewer than 47 rupees per day (65 cents) to survive.  This sum corresponds to daily metropolitan bus-fare, a cup of tea, a bottle of water and a kilo of tomatoes, indicated Hamil.  One rupee more and the urban indigent are no longer deemed to be officially impoverished...

Etudiants de Maitrise-2 presents a la Conference / Some Graduate Student Attendees 

     Other interesting papers, addressed such topics as the growing economic disparity between India's city- and country-dwellers and the challenges faced by "Women's Self-Help Groups", for example. There were also empirical studies based on current realities in Tamil Nadu.  Dr. SAR. Ameena, for example, discussed the tradition of building a new "gift house" as part of the dowry offered to virtually all newlyweds in Muslim coastal communities.  This has had highly deleterious effects on land use and the environment.  M. Ananthi underscored the rapidly degrading socio-economic conditions of the potter community in Madurai - Tamil Nadu's second-largest city.


     There was vigorous interaction in the ensuing question-and-answer sessions and recurring issues concerned corruption, sustainable income generation and waste management.  In a country of 1.2+ billion people, this is a truly Herculean task.  How to safely dispose of household rubbish, solid waste and industrial by-products ?  (This latter problem simultaneously came to the fore when The Hindu very recently broke the story of the local "Ranipet Tragedy".  The firm Chromates & Chemicals, Ltd. secretly dumped 450,000 tons of toxic waste over a 20-year period, thus contaminating the ground water in a surrounding radius of 30 kms.  Although actual production ceased in 1995, even today there is still a stockpile, three to five meters deep, of waste laced with carcinogenic hexavalent chromium, covering roughly 6 acres.  In comparison, Erin Brockovich's Hinkley, California is small-fry...)


     This conference provided a rich forum for international exchange and EW was happy to have been able to participate in seeing how India might best trace its path toward a sustainable future on into the 21st century.


A l'interieur du Temple de Tirunelveli / Inside Tirunelveli's Temple