lundi 1 juin 2015

ECO-TOURISM IN SOUTH INDIA / ECO-TOURISME DANS L'INDE DU SUD - AMBOORI, KERALA


ANGLOPHONES, PLEASE SCROLL DOWN !


(ARTICLE 2/3)

ECO-TOURISME DANS L'INDE DU SUD



Amboori (Kerala) - Rue Principale / Main Street
         

          Après une période de recherche sur le tourisme comme instrument de développement économique en Inde du Sud - au printemps 2015 - EW a repris contact avec Kabani, une ONG indienne basée à Calicut au Kerala.  Ce groupe a été fondé en 2004, un an après notre propre création, partant du constat que le tourisme traditionnel ne profite pas en fait aux pauvres et entraîne une série de graves conséquences négatives : travail des enfants, exploitation sexuelle, augmentation de la pollution, chômage chronique, par exemple. Toutefois, sans condamner d’emblée le modèle existant, Kabani voulait «proposer plutôt que s’opposer», selon les propos mêmes de l’un de ses fondateurs, Sumesh – que EW avait rencontré en 2013, au Forum Social Mondial de Tunis, dans un atelier consacré au tourisme.

          L’idée de Kabani est d’essayer d’offrir à des Indiens «ordinaires» la possibilité de bénéficier de l’afflux des dollars des touristes en proposant des séjours chez l’habitant ("homestays") ou dans des gîtes ("guest cottages") gérés collectivement par des groupes femmes locaux, par exemple.  Kabani compte déjà 6 villages d’accueil, situés pour la plupart dans l’un des états les plus touristiques de l’Inde : le Kerala.  Les programmes existants fonctionnent bien – ne serait-ce que l’an dernier, 240 étrangers ont séjourné chez l’habitant à Thirkkaipetta, village au cœur des « Back-waters », près d’Allepey.



Réservoir d'Amboori, pendant une averse - Amboori Reservoir Under the Rain -
Neyyar Dam Reservoir
         

          Une question qui se pose est celle de « l’attractivité ».  Créer des projets touristiques économiquement profitables est sans doute possible dans des régions à haute valeur ajoutée, grâce, en grande partie, à un marketing international sur le web par des groupes bien établis.  (Le Kerala, par exemple, était l’Etat indien le mieux représenté à la dernière Foire Internationale du Tourisme – la Tourismus Börse de Berlin).  Compte tenu de la célébrité des Back-waters du Kerala, par exemple, ou celle des villes aux temples renommés (Madurai ou Palani au Tamil Nadu), ou celle encore des stations de petite montagne du Sud de l’Inde ("Hill stations") qui offrent un panorama exceptionnel avec des plantations de thé à perte de vue, il est relativement facile d’encourager les Occidentaux à s’y rendre pour profiter à plein d’une expérience « authentique » dans une « vraie » famille indienne.  L’envers de la médaille c’est que les pauvres qui peinent à survivre dans des régions moins « attractives » ne peuvent pas profiter des retombées d’un tel tourisme.  Prenons l’exemple de la « Ceinture sèche de Tuticorin » au Tamil Nadu où EW travaille depuis des années… Les villageois auraient certes bien besoin de cette manne touristique mais il est quasiment inimaginable que qui que ce soit puisse désirer visiter cette région abandonnée des dieux, même pour une expérience « authentique » ! 

          Liées à son programme de séjour chez l’habitant, des visites sont proposées par Kabani dans différentes régions du Kerala – coût moyen de 850 à 900 € par personne pour une « expérience » de 17 jours.  Kabani assure la formation nécessaire pour que le programme se déroule sans problème, de même que la transparence des comptes.  (Les villageois participants reçoivent 60% de la totalité des paiements.  Le reste des revenus touristiques couvre le marketing, les transports, la nourriture et un investissement obligatoire dans le fonds de développement de l’ONG).  La formation représente une importante somme à prévoir pour l’ONG de Calicut.  Les futurs participants doivent en effet avoir une bonne connaissance de l’anglais pour communiquer avec leurs visiteurs occidentaux  et être initiés à l’interculturalité – les notions de propreté, d’hygiène ne sont pas le mêmes…le papier toilette doit être disponible, par exemple…  De plus, Kabani essaie  d’impliquer des villages entiers et non seulement les familles qui peuvent louer une chambre pour plusieurs nuits par mois. Quelqu’un pourra assurer des repas le midi pour un groupe de visiteurs, quelqu’un d’autre se chargera du transport en auto-rickshaw ou servira de guide, par exemple.


Equipe des 2 ONGs Eco-Tourisme / Some Staff Members from the 2 Eco-Tourism NGOs
         

          EW a été invitée, ainsi que des responsables britanniques d’une start-up d’éco-tourisme de Londres, à visiter un village sur le point d’intégrer le réseau Kabani : Amboori, au bord du barrage de Neyyar, à quelque 30 kms à l’est de la capitale du Kerala, Trivandrum.  Une comparaison de prix, tout d’abord.  La veille du départ pour Amboori, Kabani nous avait réservé, dans un hôtel de Trivandrum, une chambre double très confortable et spacieuse pour 900 roupies la nuit (environ 13 €) – beaucoup plus que EW paie habituellement pour se loger.  L’on pouvait avoir un repas simple – lentilles et galette de blé – pour moins d’un euro par personne.  Après un trajet d’une heure et demie par bus dans les montagnes des Ghats du Sud, nous arrivons à Amboori, petit village sans caractère spécial – rien qui pourrait attirer l’œil à part, peut-être, le lac de barrage de Neyyar où un homme chétif et de très petite taille, portant une casquette de baseball et le « dhoti » traditionnel, propose des promenades en bateau.

          Le repas servi à midi était délicieux et copieux (mais 4 fois plus cher que celui de la veille). Impossible toutefois de communiquer avec la cuisinière et son mari dont l’anglais était à peu près inexistant. Une formation de plusieurs mois changerait-elle la situation La maison d’accueil de EW était à environ 1km5 d’un « centre ville » quelconque et poussiéreux.    (Selon le recensement de 2011, Amboori compte 9,249 habitants).  Maison de plain-pied en parpaing avec un living modeste, deux chambres, une cuisine et une salle de bains, à côté d’une plantation d’hévéas.  Draps propres mais pas de rideaux aux fenêtres, pas de papier toilette et une invasion de fourmis… cela pour 21 € la nuit en Inde !!! La question du juste prix se pose avec acuité.  Comment concilier justice sociale et compétitivité ?  (Le prix total pour EW  était, pour une nuitée – tout inclus – 1860 roupies, soit 26 € 50.  Le séjour de loin le plus cher de toute la récente mission de 3 mois de EW – à peu près le double du prix de la chambre à Trivandrum !)



Participante du Programme - femme de fermier / Participant in the Homestay Program - a Farmer's Wife

          

          Quant à une interaction « authentique » ? Les hôtes – très aimables, très agréables – ne parlaient pas assez d’anglais pour qu’un échange soit possible et, à l’heure du dîner, ils sont tout simplement partis, laissant sur la table un modeste repas.  Et comme, à l’équateur, la nuit tombe à 6 heures, il vaut mieux avoir son "kindle" ou son sudoku ou ses notes à réviser, en attendant l’aurore, 12 heures plus tard…  Expérience très décevante mais la période de formation des hôtes n’était pas terminée et ils avaient certainement beaucoup de questions au sujet d’éventuels visiteurs…  Images d’Occidentaux pas très sobres, à peine vêtus, fumant dans leur propre maison cigarette sur cigarette devant des bouteilles de bière Kingfisher…


          En ce qui concerne les hôtes, six familles sont impliquées dans le village d’Amboori, toutes rencontrées par EW.  Dans l’une d’elles, la maîtresse de maison est directrice d’une école secondaire locale – position plutôt enviable, selon les critères indiens.  La cuisinière de notre repas et son mari disposent d’une maison neuve et spacieuse et comptent probablement sur une rentrée d’argent provenant du programme des "homestays" pour terminer leurs travaux d’aménagement intérieur.  Une autre hôtesse bénéficie déjà de fonds étrangers par son mari qui travaille dans le Golfe Persique et a, elle-même, trois emplois : son propre salon d’esthétique, sa boutique de couture et donc également sa participation au programme… cela pour une famille avec un fils unique.  Nous sommes loin de la définition sociologique des « laissés-pour-compte ».  Seul un couple avec deux jeunes enfants semble répondre à cette catégorie et le programme peut leur permettre de survivre : l’homme d’une quarantaine d’années est atteint d’un cancer et donc au chômage, la femme s’occupe du foyer (elle nous avait d’ailleurs préparé de délicieuses spécialités…)
 

Salon dans un "Homestay" / Homestay Livingroom - Amboori
         

          Kabani est certainement sur la bonne voie et il se peut que le projet Amboori ne demande qu’un réajustement.  L'ONG ne propose, en principe, qu'une quinzaine de nuitées maximum par mois (la moyenne est plutôt de 6). L’argent reçu ne doit être, en effet, qu’un supplément de revenu.  Il faut aussi préserver un certain équilibre et que les villages concernés ne soient pas "pollués" par une arrivée massive de touristes.  (Pour le moment, les visiteurs sont en très grande majorité blancs ; les Indiens de classe moyenne ne semblent pas encore très intéressés par cette idée d’éco-tourisme).

          Kabani n’a que 4 employés (dont 2 salariés) et reçoit une aide très précieuse de stagiaires occidentaux (d’une école de commerce de Lille) pour faire fonctionner ses bureaux de Calicut.  Kabani n’est qu’un des nombreux acteurs du « Tourisme Responsable », dont le but est de puiser dans l’énorme marché mondial des services touristiques – plus d’un milliard de touristes dans le monde l’année dernière.  Que les citoyens du monde se posent des questions lorsqu’ils entreprennent un voyage est essentiel : En quoi mon comportement impacte-t-il la planète et la population locale ?  Si le tourisme peut être véritablement un facteur d’appauvrissement et s’il engendre des problèmes socio-environnementaux, en quoi ma présence à l’étranger peut-elle aider à diminuer ces effets négatifs ?  Quel est mon niveau minimum de confort et est-il compatible avec les réalités des pays en voie de développement que j’ai l’intention de visiter ?  Kabani  n’a peut-être pas toutes les réponses mais l’association a le mérite d’avoir commencé à poser les bonnes questions.  Vers la fin de sa mission 2015, EW s’est efforcée de voir comment on pouvait aller plus loin dans ce domaine.  A bientôt.


"Karuvayil" - Plantation de caoutchouc / Karuvayil Rubber Plantation - outside Amboori

(Voir plus loin pour d'autres photos)...



ENGLISH-LANGUAGE VERSION :

ECO-TOURISM IN SOUTH INDIA 

          After a research stint in South India during the spring of 2015, looking into the question of tourism as a possible motor for economic empowerment, EW linked up with the representatives of Kabani NGO, based in Calicut, Kerala.  The group was founded just a year after EW itself, and on the premise that traditional tourism did not, in fact, benefit the poor, and had a number of serious adverse effects - including child labor, sexual exploitation, increased pollution, and chronic under-employment, for example.  Rather than merely condemn, however, Kabani wanted to "propose, rather than oppose", in the words of one of its co-founders, Sumesh - with whom EW has been in contact since its participation in 2013 in one of the World Social Forum round-tables in Tunis devoted to the topic.

          So Kabani's idea has been to try and offer "ordinary" Indians a better deal from the influx of tourist dollars, in the form of "homestays" or "guest cottages" managed collectively by a local woman's Self-Help Group, for example.  Kabani now has 6 different "homestay villages", mostly based in the far northern reaches of one of India's prime tourist regions : Kerala (Wayanad District).  Existing programs are running well - for example some 240 foreigners participated in a homestay in Thirkkaipetta alone last year, a village in the heart of the "back-waters country", around Allepey.




Amboori - Centre Ville / Downtown

          This partly raises the question of "attractivity".  It might be possible to create successful eco-tourism projects in areas with an existing high value-added factor due, to a large extent, to international internet marketing by mainstream groups.  (Kerala State, for example, had the largest stand of any Indian representative at the most recent World Tourism Fair - the Berlin Tourismus Börse).  Given the existing fame of the Kerala back-waters or the big "Temple Cities" (Madurai or Palani in Tamil Nadu), or of the South Indian "Hill Stations" - reknown for their breath-takingly beautiful "Tea Estates" - it is a relatively "easy sell" to encourage Westerners to go there, to enjoy a truly "authentic" experience, staying with a "real" Indian family.  The flip side, however, is that the poor who are eking out a living in less "desirable" areas will not be able to partake in such tourism spill-overs.  EW's work in the Tuticorin Dry Belt, for example ?  Villagers certainly would need the benefits of such a program, but it is almost beyond belief that anyone would actually pay to go visit such a God-forsaken area, however "authentic" the experience might be...

          Kabani can help foreigners not only with one homestay program, but can also link up several such visits in different areas of Kerala - for an average cost of something like 850-900 € per person for a 17-day "experience".  Kabani also guarantees all the necessary training to ensure that the programs come together without a hitch, and to ensure transparency in the accounts as to who receives what.  (Participating village-folk receive 60% of total payments.  Other tourist income is spent on international marketing, transportation, food, and an obligatory investment in the Kabani-NGO development fund).  Training is an important up-front cost lay-out for the Calicut NGO, as future participants need English-language training to help facilitate exchanges between guest and host, as well as specific aid in negotiating the inter-cultural aspects of welcoming Westerners - things like a different vision of "cleanliness", and the importance of having toilet paper available...  Moreover, Kabani has tried to involve whole villages, not merely those inhabitants who might actually have a spare room to rent out several nights per month.  So another local woman might be responsible for providing noon lunches to an entire group of visiting Westerners, while yet another person might provide auto-rickshaw transportation or guide services, for example.


Participante Locale du Programme / Woman Participating in a Homestay Program - Amboori

          EW was invited, along with the British representatives of an eco-tourism start-up in London, to visit the next village slated to integrate Kabani's network : Amboori.  It is on the edge of the Neyyar dam, some 30 kms. to the east of Kerala's capital, Trivandrum.  First, a cost comparison.  The night preceeding departure, a very nice double room in the State capital was going for some 900 roupies a night (about 13 €) - certainly much more than EW normally pays for its typical flop-house lodgings.  And it was possible to get a light dinner of lentils and a wheat-pancake for less than a euro per head.  After an hour-and-a-half bus ride up into the Southern Ghat mountains (and one missed bus), everyone arrived in Amboori.  A very non-descript village if there was one, with nothing particularly "post-card pretty" in sight - other, perhaps than the boat ride around the Neyyar Reservoir, where a very diminutive local in a baseball hat and a dhoti (loin cloth) was paid to paddle tourists around. 

          The lunch upon arrival was delicious and copious (at 400% the price of the previous evening's "dahl fry"), but it was impossible to "interact" with the cook or her husband - for want of adequate language skills.  Perhaps a few more months of training might have made the difference?  The EW homestay was organized some 1.5 kms. outside dusty "downtown" Amboori (total population according to the 2011 census : 9 249 inhabitants).  A cinder-block house, with a modest livingroom, 2 bedrooms, kitchen and bath, next to a rubber plantation. Clean sheets, yes, but no curtains on the windows, no toilet paper, an ant infestation... 21 € a night, in India, for this ?  So the question of the "right price" was certainly looming in the background. Between social justice on one hand, and pricing yourself altogether out of the market, on the other, where is the viable fulcrum point ? (Total cost for EW for one night was 1860 roupies, all expenses, or 26.5 €.  This was, by far, the most expensive stay of any during the recent 3-month EW mission - even nearly twice the cost of the room in downtown Trivandrum).


Collecte de caoutchouc / Collecting Raw Rubber

          And what kind of "authentic" interaction might this represent ?  The homestay hosts - all very nice and friendly - were not able to speak enough English to make any real exchange possible and, at dinner time, they simply left, leaving a modest meal behind on the livingroom table.  As night falls at roughly 6 p.m. every day of the year at the equator, this is the time when you bless your kindle or your Sudoku or back notes to work on, to tide you over until dawn, 12 hours hence...  This was an utterly under-whelming experience but, again, the training period for new recruits was not yet over and they, too, certainly had many questions concerning possibile visitors...  Visions of sodden, scantily-clad Westerners, smoking up a storm over yet another bottle of Kingfisher beer in their homes...

          And just who were these homestay hosts ?  Only 5-6 families in the entire village - whom EW was able to meet.  One was the headmistress of the local public secondary school - definitely not a "hardship case" by Indian standards.  The lunch cook and her husband had a new and spacious middle-class house, but had evidently run out of money before they'd finished the interior work, so homestay income would presumably be used for furniture and plastering...  Another participant had a real influx of foreign cash already, as her husband had emigrated to one of the Persian Gulf States where he had a nice salary, augmented by his wife's triple-dipping.  She worked as both a beauty technician and ran her own main-street tailoring shop - in addition to homestay income - to care for the couple's one boy.  By Indian standards, this is far from a sociological definition of the "downtrodden".  Only one couple seemed to be absolutely reliant on possible homestay income to keep afloat : a man in his early 40's who had been stricken by cancer (and subsequent unemployment), along with his wife (who'd gone to great trouble to present savory homemade specialties) and their 2 youngish children.



Circuit en bateau pour les touristes / Boat Ride for Tourists - Neyyar Dam Reservoir
          Kabani is certainly on the right track, and perhaps the Amboori program just needs a little more "tweaking".  No host family is slated to receive more than 15 homestay visits in a given month (the average is more like 6), as the resultant income is supposed to remain "supplementary" to some other principal means of livelihood.  This is to preserve a certain balance, so that the participating villages don't just become tourist "Potemkin Villages", absolutely "polluted" by the arrival of mass tourism.  (For the time being, visitors are overwhelmingly White, as the Indian middle-class does not yet seem smitten by the idea of eco-tourism or its basic tenets).

          Kabani has a mere 4 employees (only 2 of whom receive an actual salary), and relies heavily on interns from the West (a business school in Lille, France) to keep its Calicut office up and running.  It is just one of the numerous actors in the "Thoughtful Travel Movement" - hoping to tap into the incredible world market for tourist services - there were more than 1 billion tourists in the world last year.  It is surely vital and highly commendable to ask world citizens to actually think about what they are intending to undertake : How might my behavior actually impact the planet and the local population ?  If tourism can actually generate poverty and socio-environmental problems, how might my presence abroad be best used to mitigate such deleterious effects, and even help to solve them ?  What is my "minimum level of comfort" and is this compatible with the realities in the Third World country I am intending to visit?  While Kabani might not have found all the answers, it is nonetheless commendable to have started asking many of the right questions.  The rest of the EW mission 2015 was spent looking into how things might be done even better yet.  More soon.


Machine pour fabriquer des carrés de Caoutchouc / Machine to Make Rubber Mats - Amboori



1 commentaire:

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