mardi 30 juin 2015

ECO-TOURISM IN INDIA - EW's New Initiatives / ECO-TOURISME EN INDE - De nouvelles initiatives EW


ANGLOPHONES, PLEASE SCROLL DOWN !


(ARTICLE 3/3)

ECO-TOURISME EN INDE :

De nouvelles initiatives EW 


Femme Irulas qui puise de l'eau / Irulas Tribal Woman at the Village Well

          Voici donc le dernier des trois articles concernant l'éco-tourisme dans le Sud de l'Inde, où EW a passé beaucoup de temps à la fin de sa mission du printemps 2015.  Il s'agissait de trouver une véritable alternative au tourisme de masse et, dans ce but, EW s'est rendu dans la région des Nilgiris ("Montagnes Bleues", en Tamoul).  Notre ONG a travaillé avec les peuples tribaux Irulas et deux personnes-relais - Fr. Thama et Bosco Serafen - tous deux habitants de Kotagiri (nord-ouest du Tamil Nadu).  (Nos prochains articles du blog, d'ailleurs, vont mettre en exergue cette même région car, actuellement, deux membres EW sont sur place - pour effectuer une mission d'enseignement dans une école bilingue pour enfants tribaux.)

          En effet, tout à fait au bas de l'échelle du système des castes indien (théoriquement aboli lors de l'indépendance en 1947, mais toujours d'actualité) se trouvent les peuples dits "tribaux" qui vivent en Inde depuis des milliers d'années.  Bien qu'ils bénéficient de certains programmes de "discrimination positive", créés par le gouvernement, leur niveau de développement socio-économique demeure grossièrement insuffisant.  Leurs revenus sont aussi maigres que le niveau scolaire est bas.  Ils sont très isolés géographiquement, et ne bénéficient pas d'infrastructures adéquates : logements insalubres, manque de transports en commun, ou encore d'eau potable ou d'hygiène.  Le chômage est omniprésent et il est très difficile de trouver un emploi stable - même en tant que journalier ("coolie") dans une des plantations de thé.  La région est luxuriante - l'une des dernières en Inde où l'on trouve beaucoup de faune sauvage : panthères, tigres, éléphants, ours, bisons sauvages...  Mais, à cause de la déforestation, de la dégradation  de l'éco-système et du poids démographique, ces grands prédateurs s'attaquent plus fréquemment aux êtres humains, en particulier aux femmes qui travaillent sur les plantations isolées.  Selon The Hindu, plusieurs d'entre elles ont été victimes de tigres affamés au cours du printemps et, trois jours avant l'arrivée d'EW dans la région, une femme était mortellement blessée près d'une pompe par un ours assoiffé.  Lorsque son mari a jeté des pierres pour essayer de détourner l'attention de l'animal, l'ours s'est retourné sur lui, et l'a éventré... 

Vue sur les Nilgiris ("Montagnes Bleues") du Monastère - Overlooking the Nilgiris Mountains - from the Don Bosco Monastery outside Kotagiri, Tamil Nadu

          Dans un tel tableau de pauvreté, il était évident qu'aucune initiative "touristique", à elle seule, serait une panacée.  Des séjours chez l'habitant pourraient apporter une aide non-négligeable mais il fallait certainement une approche plus intégrée.  Dans ce but, EW s'est rendu dans les villages de montagne qui entourent Kotagiri et a simplement commencé à interroger les villageois : quelles étaient leurs priorités ?  Quels étaient, selon eux, leurs  principaux problèmes ?  Et leurs propres ressources et points forts pour y faire face ? ("Resource-Mapping").  Comment les utiliser au mieux ? Comment aider le peuple Irulas à avancer dans la direction qu'il souhaitait ?

           La priorité claire exprimée par les leaders de la communauté et leur tout premier objectif - trouver du travail.  Ce sont des gens qui ne veulent pas se contenter d'allocations, de l'aumône pour les plus pauvres des pauvres en Inde.  Ils veulent tout simplement gagner leur vie comme tout un chacun. Toutefois, compte tenu de leurs qualifications actuelles et de leur isolement géographique, il est évident qu'aucun travail régulier et convenablement payé ne s'offre à eux.  Certains membres tribaux gagnent un petit pécule en vendant de l'artisanat, comme des balais en roseaux, ou des produits de la forêt qu'ils sont seuls à pouvoir récolter sur leurs terres ancestrales - miel sauvage, graines de poivre et de café, plantes "à savon", etc.  EW s'est vite rendu compte que de tels échanges économiques se faisaient toujours au détriment des Tribaux.  En effet, des "agents" - intermédiaires venus des grandes villes - achètent tous ces produits à vil prix pour les revendre une fortune.  Seule une approche de nature collective permettrait aux Irulas de peser plus dans ces échanges.  De plus, ce travail de marketing et de vente en commun ferait en sorte que les différentes communautés Irulas joindraient leurs efforts plutôt que de se concurrencer.  Evincer les intermédiaires, transformer les produits sur place, de préférence (plutôt que de vendre le miel brut, par exemple, il serait plus rentable de vendre des pots de fruits de jacquier préservé dans du miel...)  De la même manière, évincer tous les "requins" du circuit économique et créer d'une manière intensive des groupes d'entraide pour le développement ("self-help groups").  Créer un fond de roulement à faible taux d'intérêt, voire sans intérêt du tout (chose qu'EW pratique depuis des années), pour que les individus ou les petits groupes se lancent dans différentes activités de nature à générer un revenu.

Autel Tribal / Tribal Altar

          Au cours des différents déplacements EW sur le terrain, l'enthousiasme des peuples Tribaux était manifeste et a permis le début d'un "brainstorming" collectif (remue-méninges).  Avec un peu plus de confiance en soi et un renforcement des compétences professionnelles et linguistiques, il deviendrait possible de créer des activités lucratives, comme le trekking, par exemple.  Au fur et à mesure qu'ils commençaient à voir de nouvelles opportunités économiques, les anciens des villages souhaitaient contacter l'Office National des Forêts en Inde, en vue d'obtenir l'autorisation nécessaire pour ouvrir un stand au bord de la route nationale, afin d'assurer le marketing et la vente collective de leurs propres produits.  Il s'agissait de travailler ensemble pour se libérer d'une certaine servitude mentale:  ce n'est pas parce que l'on est pauvre, qu'on doit le rester...   Il va sans dire qu'il n'y a pas de chemin facile vers une autonomie économique express.  Mais, EW était émerveillée de constater que, une fois de nouvelles voies ouvertes, l'on sentait que les Irulas commençaient à croire en leur propre valeur.  Ils ont tous leur "doctorat" dans leur spécialité : l'écologie et l'environnement de la montagne.  Ils connaissent toutes les plantes médicinales, ils savent fabriquer un shampoing bio à partir de graines sauvages, ils ont les compétences pour la récolte dangereuse du miel des hauts rochers, ils peuvent expliquer en détail les habitudes d'alimentation et de reproduction de la faune locale...  Tout ceci équivaut à une niche économique viable, si l'on arrive à mettre en liaison leurs savoirs avec le bon public.

Cueillette de thé / The Tea Harvest

          Et comment serait-il possible de pratiquer l'éco-tourisme dans ce cadre tribal ?  L'une des plaintes récurrentes était l'état déplorable des habitations.  EW a pu le voir de ses propres yeux - toitures défoncées, murs extérieurs en torchis très abîmés par la mousson récente, manque de sanitaires, etc...  Dans la mesure où les Irulas eux-mêmes n'ont pas de toiture en dur, il n'est pas question d'organiser un programme de logement ("homestays") chez l'habitant tel qu'il est pratiqué ailleurs, au Kerala, par exemple.  (A moins qu'un programme de microcrédit ne permette des investissements importants pour créer des "cottages" au niveau de confort occidental, qui seraient gérés par un groupe d'auto-développement).

          Toutefois, une alternative de logement pour d'éventuels touristes s'est rapidement imposée.  Elle procurerait à la fois tout le confort nécessaire aux visiteurs et une rentrée de capital - qui serait entièrement utilisée en faveur de toute la communauté tribale.  Kotagiri, est décrite par un résident local comme étant un "Petit Vatican" car, pour des raisons historiques, plus d'une trentaine de congrégations catholiques y sont représentées.  Cela fait partie de l'histoire de la domination coloniale...  Bien que les Chrétiens ne constituent qu'une petite fraction de la population globale de l'Inde, ils sont bien présents dans les Etats du Sud du pays - suite à l'évangélisation du Basque St. François-Xavier au 16è siècle.  La communauté chrétienne est très active dans le domaine social et de nombreuses congrégations ont acheté des propriétés dans la région des Nilgiris - zone tempérée permettant aux colons d'échapper aux canicules de la Plaine. 

Jeunes filles tribales Irulas préparant leurs examens / Irulas Tribal Girls Preparing their Exams

          Suivant les conseils d'une amie de Nagercoil, EW a été logée dans la région des Irulas, au Monastère du Mont Don Bosco, dirigé par Fr. Thama.  Ce lieu magique se trouve en plein milieu des plantations de thé, perché sur une colline, à 10 minutes à pied du centre de Kotagiri.  La spécificité de cet endroit, outre sa beauté époustouflante, est que la plupart des bâtiments - faits pour loger une centaine de moines salésiens - sont actuellement inoccupés !  Le siège de Chennai avait décidé, il y a quelques années, de transférer la plupart de ses activités vers d'autres lieux, laissant ainsi le Mont Don Bosco pratiquement vide.  C'est un endroit idéal pour des visiteurs de passage - des chambres simples mais propres et accueillantes, pour des individus ou des familles, et la possibilité de bénéficier de 3 repas excellents de cuisine indienne par jour.  Tout ceci pour la moitié du prix d'un séjour à Amboori (voir l'article précédent pour plus de détails - 1er juin 2015).  Tout bénéfice net serait utilisé pour des programmes en faveur de la population tribale (alphabétisation, cours de langue, apprentissages, activités sportives, initiation à l'informatique, etc.)  Ceci fait d'autant plus sens que la grande spécialité de l'Ordre Salésien est justement l'éducation et les jeunes.  A aucun moment, Fr. Thama ne fait de prosélytisme ; au contraire, son mantra est que "chaque individu doit se sentir parfaitement libre"...  La seule stipulation était que le siège de Chennai (The Citadel) donne son feu vert.  Juste avant le départ de EW en avril, des liens solides avaient déjà été établis et les initiatives de notre ONG avaient été approuvées.


Chambre au Monastère / Room at the Monastery

            Maintenant que des "séjours chez l'habitant" au Monastère sont possibles, sans qu'il y ait des ponctions d'aucune sorte, EW se penche sur d'autres initiatives dans la région : un fonds de roulement de micro-crédit et la création d'une coopérative de développement économique pan-tribale, d'une part, et l'organisation de "camps d'été" ("summer service camps") pour les adolescents défavorisés de Kotagiri.  L'idée sous-jacente est que même les jeunes de milieu très pauvre, qui profitent de différentes activités du Mont Don Bosco peuvent, eux aussi, à leur tour, avoir beaucoup à donner aux autres.  Il serait possible d'organiser des camps de vacances d'été pour eux, dans des zones tribales, où ils apprendraient à mieux connaître l'écologie du milieu forestier, en échange de quelques heures pour aider à reconstruire les huttes endommagées.  EW pourrait aider à fournir les matérieux de construction nécessaires, ainsi que la nourriture et le transport pour les jeunes.

        Après avoir longuement étudié la question de savoir comment assurer une "produit éco-tourime" réellement pertinent, EW tâtonne encore et continue d'explorer.  Nous espérons faire appel à des jeunes spécialistes de marketing ici en France pour aider à fédérer tout le travail en ce sens dans la région des Nilgiris, et également à mettre en réseau tous nos partenaires dans le sud de l'Inde - de Tirunelveli, de Nagercoil, de Kanyakumari, de Palani...  Tout ceci est aussi passionnant que chronophage, mais le programme, dans son ensemble, offre tant de belles perspectives.  Ceci serait une situation véritablement "gagnant-gagnant" - où l'argent des visiteurs occidentaux serait finalement dépensé à bon escient, assurant à la fois de merveilleuses vacances pour les uns et un essor réel socio-économique et environnemental pour les démunis du Sud de l'Inde.         

(Merci à Bosco, à Fr. Thama, et à S. Leema pour leur aide, leurs visions et l'interprétariat sans lesquels nous n'aurions pas pu accomplir notre travail !)

(Voir plus loin pour d'autres photos...)



Un bison sauvage - tombée de la nuit / Wild bison at Nightfall



Plantations de thé dans le Nilgiris / Tea Estates - in the Nilgiris Region


ENGLISH-LANGUAGE VERSION :

ECO-TOURISM IN INDIA - EW's New Initiatives

          This is the last in a 3-part series dealing with eco-tourism in South India and this corresponds to the tail end of the most recent EW mission there in the spring of 2015.  In an effort to try and see how to "get things right" as per any successful alternative to "mass tourism", EW went up and spent 3 weeks in the Nilgiris area ("Blue Mountains", in Tamil), working with the Irulas Tribal Peoples and 2 "relay-persons" - Fr. Thama and Bosco Serafen - based in the town of Kotagiri, Tamil Nadu. (And the upcoming blog articles will also be from Kotagiri as at this very moment EW has 2 of its members in the field there, teaching in the English-Medium School for the Irulas Tribal children - more soon !)

          Those on the very bottom of the Indian caste system (allegedly abolished at independence in 1947, but tenaciously persistant nonetheless) are "Tribal Peoples" - who have been living in the area for literally millenia.  They now benefit from some affirmative-action type programs but, overall, their level of development remains pitiful.  They suffer from low income, low educational levels, geographic isolation, and grossly inadequate infrastructure - poor housing, spotty bus access, lack of safe drinking water or proper sanitation.  Unemployment is rampant and regular work - even as coolie day laborers in the surrounding "Tea Estates" - is difficult to come by.  The area is lush and luxuriant - one of the last areas of real wildlife in India : panthers, tigers, elephants, bears, wild bison...  But due to deforestation and loss of habitat for other large game like deer, these predators have occasionally taken to eating Estate Workers.  Several women workers had been attacked by hungry tigers over the course of the spring, according to The Hindu, and, just 3 days before EW's arrival in the area, a woman had been mortally wounded at a pump house by a thirsty bear.  When her husband threw rocks at the animal, trying to distract it away from his wife, the bear turned on him and eviscerated the man in one swipe... 


Ecolière Irulas / Irulas School-girl

           Against this backdrop of abject poverty, it was clear that no tourism initiative, taken alone, would be a panacea.  Tourist "homestays" might provide part of the solution, but a more "integrated approach" was surely called for.  So EW headed up into the mountain villages surrounding Kotagiri and began by simply asking villagers what was on their "wish-lists".  What did they see as being the principal problems ?  Could they begin any "resource-mapping", in an effort to see what collective talents were already available to the community ? How might these be put to best use ? How could any gaps or holes be filled to help move the Irulas tribal villages in their chosen direction?


          First and foremost the community leaders indicated that tribal members aspired to work.  No one would be satisfied with a little compensatory government stipend for the most excluded members of Indian society ; they merely wanted an opportunity to make an honest living.  Yet given their current skill level and geographic isolation, it was clear that not many steady, good-paying jobs were available anywhere nearby.  Some tribal members made some spare cash through the sale of traditional handicrafts, like short-handled dried-grass brooms, or through the sale of forest products that they alone were allowed to collect on their ancestral lands - mountain honey, pepper and coffee seeds, seeds ground into a paste to make organic shampoo, etc.  But it quickly became clear that the hard work collecting such pure mountain products was grossly underpaid, as "agents" (largely middle-men from big cities down on the Tamil plains) came and bought up stock for a song...  So several socio-economic truths soon became apparent.  A truly collective approach - with a single group co-op - would allow greater visibilty for Irulas products, with joint marketing, so that no one Irulas village would be pitted against its neighbor in a different mountain pocket.  Chuck out the middle-men, and transform products on site, thus enhancing the value of their own raw materials (sell jack-fruit preserved in mountain honey rather than merely sell the honey itself, for example).  Turn any money-lenders out on their ear, and establish local Self-Help Groups.  Make available a low-interest, or no interest microcredit revolving fund so that individuals or small groups could undertake different entrepreneurial endeavors. 


Thé à perte de vue / Tea Plants at one of the Local "Tea Estates"

           With each visit, the enthusiasm was palpable and led to collective brainstorming.  With a little more self-confidence and rudimentary language skills, lucrative activities like trekking might become possible.  Village elders were keenly interested in seeing how the local Forest Service might be able to help grant access to roadside stands for more effective tribal-based marketing of their own products, as they began to see new economic possibilities emerge.  Working together to break, first and foremost, the mental chains of "once poor, always poor".  Obviously there is no "yellow brick road" to overnight economic self-sufficiency, but once new paths had begun to take shape (thanks in no small part to Bosco for his invaluable help with intensive Tamil-English interpreting), there was a sense that these Irulas Tribal Peoples might actually begin to see their own self-worth.  They DO all have PhD.s in their field of speciality : Mountain Ecology and Habitat.  Which plants are medicinals ?  How do you make organic shampoo out of seeds ?  Just how do you harvest high-mountain rock-face honey ?  What are the feeding and breeding habits of local wildlife ? This is certainly a viable economic niche, if you can link up their depth of knowledge with the right public...  

          And how might eco-tourism per se fit in to this tribal picture ?  One other important complaint that had been aired was the deplorable state of their own housing... EW easily witnessed this - a collapsed roof here, wattle-and-daub exterior walls that had been largely washed away by the previous monsoon, a lack of basic sanitation...  In as much as the Irulas themselves scarcely have a dry roof over their heads, there is no real question of organizing a "homestay" program, whereby adventuresome Westerners would pay to come do over-nights in an Irulas village (at least, not until some microcredit program might allow for substantial investments in some kind of upscale "guest cottage", to be run by a Tribal Self-Help Group...) 


Un ancien, à côté de son balais traditionnel - spécialité du Peuple Irulas / Irulas Village Elder - Next to a Traditional Irulas Broom - a Specialty Hand-made Product
 
          However, a housing alternative soon did make itself apparent - which would provide Western-friendly accomodations, along with an influx of capital - 100% of which would be used to the direct advantage of the entire Irulas tribal community.  Kotagiri, described by one resident as a "Little Vatican", has representatives of nearly 3 dozen Christian congregations.  This is part of the history of colonial domination.  Although Christians represent a tiny fraction of India's overall population, they are well represented in South India (Christianized by the 16th-century Basque, St. Francis-Xavier).  They remain extremely active in the field of social work and many congregations bought up land in the Nilgiris region, as the blistering heat of a Tamil spring and summer (temperatures often over 100° F every day) sent European-born settlers up to the mountains, to contemplate the beauty of English-style gardens, replete with hydrangeas, jonquils and tulips.

          On the advice of an EW friend from Nagercoil,  housing throughout the stay in the Irulas area was provided by Fr. Thama, Rector of the Don Bosco Monastery - which was lost in the middle of fields of tea plants, atop a butte just a 10-minute walk from the heart of downtown Kotagiri.  The particularity of the area, other than its incredible natural beauty ?  No one is currently using the facilities - designed to house scores of Salesian monks.  The head Indian branch in Chennai decided some years back to shift its main activities to another area, leaving Butte Don Bosco virtually empty.  This would be an ideal place for "tourist accomodations" - simple clean rooms, single or double, with bath, and 3 home-cooked meals a day.  For only about half the price of the stay in Amboori (see the the previous EW blog article for details).  Anything over and above the break-even point would be recycled directly into Tribal education (literacy and language skills, technical training, youth sports activities, computer initiation, etc).  This was a natural fit as the entire bent of the Salesian Order is ... education.  Thama's own mantra ? Never any proselytizing of any kind.  He merely said he believed in being of service and in letting each individual be free to pursue his or her path.  The only caveat would be that EW would need a formal partnership with the head office of Don Bosco social work in Chennai - Subari NGO - based at the "Citadel".  Just prior to departure, EW was able to establish these links, and a thumbs up there has already been given to all EW's initiatives.


 Cimetière Irulas - Effigies en pierre / An Irulas Tribal Cemetery with Stone Effigies

          Now that eco-tourism "monastery homestays" are technically possible - with 100% of proceeds used for education and tribal economic development (ie. no cuts whatsoever for "marketing fees", etc) - EW is looking at pursuing other initiatives in the area.  A microcredit revolving fund and the creation of a tribal-wide economic-development co-op.  And also the possibility of launching "Summer Service Camps" for teenagers from the Kotagiri area.  The idea here is that disadvantaged youth coming out to Mount Don Bosco for different activities also have much to give.  So instead of only being on the receiving end, they might also be provided with holidays in the Tribal areas, there to learn directly about the forest ecology, in exchange for a few hours helping to rebuild some of the damaged tribal huts.  Something like Eagle Scouts for Tribal Betterment.  EW can obviously help provide some building materials and food and transportation for teen campers to make this all possible.

          So after a large investment into the question of how to design a successful eco-tourism package, EW is still fine-tuning and exploring.  We hope to attract marketing interns to help federate initiatives not only in the Nilgiris Hills, but also a larger push to link up possible stays throughout the EW network in South India - in SCAD's Chermahandevi Guest House, in Tirunelveli Town, with GRACE and possible Guest Cottages or homestays in Kanyakumari, and perhaps in Nagercoil Town just 20 kms. to the north, or with Kabani NGO in its new Gudallur Program in the Nilgiris region as well. Ambitious, time consuming, surely many obstacles ahead to overcome, but a prospect ripe with possibilities.  A truly win-win situation, where western tourist dollars will finally be put to the best use possible - to ensure a breath-taking holiday and help preserve, enrich and uplift the real downtrodden in South India.



Maison tribale endommagée par la dernière mousson / Tribal house damaged after the Last Monsoon 





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