ANGLOPHONES, PLEASE SCROLL DOWN !
DEMANDES DE SUBVENTION - Joies et Peines...
Toutes les ONGs partagent un axiome de base : derriere chaque evenement reussi ou chaque operation entreprise, il doit y avoir un investissement en temps et en ressources humaines considerable. La tache fastidieuse et peu visible de preparation des demandes de subvention ne deroge pas a cette regle. Elle occupe plusieurs membres EW de Noel au printemps tous les ans.
Quelques-uns se sont specialises dans les demandes aupres de notre Mairie ou de notre Conseil General de la Vienne. Le tout nouveau systeme en ligne propose par la ville de Poitiers s'est avere encore moins facile d'utilisation que l'ancienne mouture papier et, quoi qu'il en soit, tout l'exercice reste d'un aleatoire absolu. Beaucoup de travail, sans aucune garantie de resultats. Tous les echelons du fameux "mille-feuilles administratif" se trouvent devant un manque a gagner important. Paris vient, en effet, de reduire de 11 milliards d'euros les budgets des collectivites locales - et donc de toutes les organisations socio-culturelles et ONGs qu'elles soutenaient financierement jusqu'alors. Les subventions publiques - de toutes origines - ne representaient qu'environ 7% du budget global de EW en 2014. La moitie de cette somme venait des sources locales, et l'autre moitie d'echelons plus eloignes (Region Poitou-Charentes, Europe)...
Pour pouvoir pretendre a une subvention de la Region, fallait-il encore respecter la date-butoir - qui tombait en plein milieu de la mission EW dans le sud de l'Inde. Il s'agissait de faire jouer un partenariat prive-public pour aider EW a supporter les couts importants lies a l'Operation "Ooranie II" - a savoir un vaste projet de developpement integre dans la "ceinture seche" de Tuticorin (Tamil Nadu) - restauration des bassins de retention d'eau pluviale, pisciculture et micro-credit, formation des villageois... Mais tout ce travail administratif, deja tres lourd, commencait a tourner au cauchemar. De possibles changements d'eligibilite, des taux de financement revises, des conditions dont les clauses pretaient a confusion, de multiples courriels de clarification, et des formulaires toujours plus complexes... Mary Poppins, elle-meme, aurait rapidement fini sous prozac.
Entree du cyber-cafe de S. Singh a Nagercoil / Entrance to Singh's cyber-cafe in Nagercoil |
EW devait accomplir cette tache, alors qu'elle etait sur le terrain, a Nagercoil, dans le sud de l'Etat tamoul. Tres peu de "cyber-cafes" - quelques rares ordinateurs "vintage" dont les claviers etaient souvent si anciens que les lettres avaient ete tout bonnement effacees. Des dysfonctionnements electroniques a repetition, de frequentes coupures d'electricite si bien que meme les ventilos cessaient de faire tournoyer l'epais nuage de chaleur au-dessus des tetes des utilisateurs. Ensuite des tentatives avec des lap-tops empruntes, mais relies au reseau du gouvernement tamoul, excessivement lent. Essayer de se brancher sur Google Chrome ou Internet Explorer ou encore Mozilla, c'etait l'occasion de mediter sur le cercle de la non-connectivite ("trying to connect")... Il tournait, et tournait encore - avant l'inevitable crash du systeme. L'Operation "reboot" relevait de l'acte de foi. Personne n'avait dit que cette demande de "sub" allait etre une mince affaire...
|
Un ami avait indique qu'en cas de probleme, l'ultime recours serait peut-etre le meilleur cyber-cafe de Nagercoil, le "Nett Korner" - tenu par Monsieur Sathish Jaya Singh - qui se trouve en face de l'Hotel des Impots de la ville, a 10 minutes en auto-rickshaw. Bien que EW ne croie plus ni au Pere Noel ni a la petite souris, l'association croit fermement a la bonte humaine, et Singh en est la preuve vivante.
Les premieres nouvelles n'etaient pas bonnes : la tour informatique moribonde du cyber-cafe precedent avait infecte la quasi-totalite des fichiers sur la cle USB de notre ONG. Singh a explique que, d'une maniere generale, tout systeme anti-viral a pour effet de ralentir encore la vitesse des machines tant et si bien que les Indiens preferent la celerite a la protection - quel que soit le risque encouru. Il a toutefois indique qu'il ferait tout son possible, en utilisant le systeme anti-viral de son propre ordi, pour voir s'il pouvait nous restituer nos fichiers. Apres plus d'une heure - et une intervention reussie - une seule question se posait : combien EW devait-elle pour une prestation aussi parfaite ? La reponse du patron etait simple : "Rien du tout. Vous etes ici pour aider mon peuple - c'est mon devoir de vous aider, vous".
Il ne restait plus que cinq jours avant la date-butoir pour finaliser notre demande. Singh a donc explique a ses sept employes que, d'ici la, EW allait quasiment demenager dans les locaux du Nett Korner, en utilisant uniquement son propre ordinateur a lui, installe dans un coin au calme. Heure apres heure, jour apres jour, jusqu'a ce que le travail soit termine... Discretement, sur le coup de 16h, un membre de l'equipe venait offrir une tasse de "milk-tea" commandee chez Zam Zam, a l'autre bout de l'allee.
Singh et ses employes / Singh and some of his Nett Korner employees |
Singh , 43 ans et diplome d'informatique lui-meme, est marie a une professeur de mathematique et pere de deux garcons. Bien qu'il soit un peu taciturne a premiere vue, il parle avec une fierte manifeste de son entreprise, vieille de 15 ans : une vingtaine d'ordinateurs, vente de materiel informatique et services apres-vente, photocopies et scans. Son visage s'illumine lorsqu'il explique que la satisfaction de ses clients reste sa premiere priorite. Il reve d'ouvrir un magasin plus grand encore dans les annees a venir.
EW, un jour avant la date-butoir, a pu terminer sa demande - 26 pages en tout - aupres du Conseil Regional, en vue d'obtenir son soutien pour le "Projet Ooranie II" (de l'eau potable pour 10,000 villageois). A supposer que tous les fonds se materialisent pour que le projet arrive a terme, les paysans si demunis de la region de Vilathikulam pourront ajouter le nom de Singh a leurs intentions de prieres.
GRANT-WRITING - For Better or for Worse...
The naked truth about any organization is that behind every successful event or undertaking, there has been a huge investment in time, forethought and hard work. This is particularly true of grant-writing - a fastidious, behind-the-scenes task which engages the EW team from Christmas to early spring every year.
Some members have specialized in seeking local funding from our town hall or our local County Council. The brand-new on-line system to do so has just proven itself to be even less user-friendly than the earlier paper version and, overall, the situation represents a crap-shoot in terms of possible results. All eschelons of lower government are are sorely strapped for financial resources themselves. Paris has just axed 11 billion euros in funds that used to trickle down to municipalities and, from there, on down to the different associations and NGOs they previously supported. In EW's 2014 budget, all public support came to only about 7% of its total income - divided in equal parts between local sources and governmental bodies farther afield.
Sathish Jaya Singh |
Trying to meet deadline for a possible regional grant - particularly targeted to help defray the costs of a second major water project in Tamil Nadu's "Dry Belt" - proved to be a particular challenge. Possible rule changes since last year, some ambiguous wording, a volley of clarifying e-mails and seemingly ever more complex forms had already guaranteed that this job was more than enough to get Mary Poppins institutionalized and on Prozac.
EW was trying to get the job done while in the field, in Nagercoil, TN. The local cyber cafes - with antique electronic equipment and foreign keyboards so old that the letters had been rubbed away - fell victim to multiple dysfunctions and regular power failures, so that even the lazy overhead fans quit their slow churning through the 90-degree afternoon heat... Borrowed laptops, hooked up to regular government-provided broadband, were exceedingly slow. To try to log on to Google Chrome or Internet Explorer or Mozilla became an opportunity to meditate on the circling wheel of non-connection - an exercise only to be broken by the inevitable ensuing system crash. Rebooting became an act of faith. No one said this was going to be an easy process...
Un client du Nett Korner / A Nett Korner client |
An acquaintance indicated that likely the very best internet cafe in Nagercoil was the "Nett Korner" - only 10 minutes away by auto-rickshaw and opposite the Collectorate's Office in downtown - run by Mr. Sathish Jaya Singh. While administrative Fairy God-Mothers evidently do not exist, good souls surely do, and Singh is one of them.
The first news was that the dying tower of the previous cyber-cafe had infected all files on EW's USB pen-drive. Singh explained that any anti-virus protection slows systems down even more so that, as a general rule, Indian users prefer speed over protection, whatever the risk. He said he would run everything through his own personal security program and would try to disinfect and recover as much data as possible. An hour later, after his successful intervention, the only question was how much does EW owe for such celerity and expertise ? Singh's answer was simple : "Nothing. You are here to help my people. It is my duty to help you."
With only five days left before our deadline, he told his seven employees that EW would be virtually moving into the Nett Korner. He made available his own personal computer, set up in a corner. Hour after hour, day after day, to complete the job... One of Singh's staff went so far as to discretely offer up mid-afternoon milk-tea from ZamZam's tea-stall down the alley.
Singh, age 43, himself a computer science graduate, is married to a math teacher and has two boys. He is a somewhat terse fellow but obviously proud of this 15-year-old business which includes 20 computer stalls, electronic sales and service, as well as Xerox and scanning. He lit up when he said he "loved to satisfy customers" and dreamed of opening up an even larger complex in the future.
EW was able to get in its 26-page request for regional support for its "Ooranie ii Project" (safe drinking water for roughly 10,000 villagers) - with just one day to spare. Should all funding come through and the project reach fruition, those downtrodden dry-land farmers of Vilathikulam will now know to include one more name on the long list of their prayers - Singh's.
|
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire